Cet article a été publié le: 15/05/21 10:57 GMT

Côte d’Ivoire-AIP/International/ Un nouveau rapport révèle que l’impact du COVID-19 en Afrique a été minimisé (PERC)

Abidjan, 15 mai 2021 (AIP) – Un nouveau rapport sur le COVID-19 en Afrique révèle que l’impact du coronavirus sur le continent a été minimisé, estimant qu’une approche stratégique d’urgence s’impose en raison du nombre limité de vaccins et de la menace croissante de nouvelles variantes, rapporte un communiqué publié vendredi 14 mai 2021 par African Media Agency (AMA).

Alors que la planète lutte contre de nouvelles variantes du COVID-19 et que le stock et le déploiement des vaccins sont extrêmement limités en Afrique, les récentes données figurant dans le rapport de Partnership for Evidence-Based Response to COVID-19 (PERC) — Partenariat pour une réponse à la COVID-19 fondée sur des données probantes – indiquent que les défis majeurs que doivent relever les populations des Etats Membres de l’Union Africaine (UA) sont on ne peut plus préoccupants.

Ainsi, 81% des personnes interrogées ont déclaré avoir des difficultés à se procurer de la nourriture, 77% ont déclaré avoir subi une perte de revenus et 42% ont déclaré avoir manqué de soins médicaux. Le rapport préconise des mesures de santé publique axées sur les populations à haut risque, une vigilance plus accrue au regard des nouvelles variantes et un renforcement des stocks de vaccins par la communauté internationale à l’effet de circonscrire la pandémie en Afrique.

En raison de la recrudescence du nombre de cas dans le monde, de l’apparition de nouvelles variantes et de la lenteur dans le déploiement de vaccins, il est impératif que les États Membres de l’UA adoptent des stratégies fondées sur des données probantes pour une meilleure prise en charge du COVID-19, a déclaré Dr John Nkengasong, Directeur des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies. Le rapport du PERC donne aux pays un aperçu des indications à suivre pour leur permettre de réorienter de manière pertinente les mesures en vigueur.

Les insuffisances liées à la capacité de dépistage et de surveillance, de même que l’inégale demande de dépistage, masquent probablement la gravité réelle du COVID-19 sur le continent africain, alimentant ainsi le dangereux mythe selon lequel une grande partie de l’Afrique n’a pas été touchée par le COVID-19. Les taux de positivité des tests étaient supérieurs à 10 % dans de nombreux États membres au cours de la deuxième vague du COVID-19, ce qui est nettement supérieur au niveau d’alerte maximal de 5 % suggéré par l’Organisation Mondiale de la Santé confirmant de ce fait que de nombreux cas n’ont pas été détectés.

Le taux d’acceptation du vaccin était élevé chez les personnes interrogées — 67% des personnes ont déclaré qu’elles se feraient vacciner lorsqu’il serait disponible — avec toutefois quelques réserves considérables. L’acceptation varie largement d’un pays à un autre, de 91% au Maroc à 35% en Tunisie et au Cameroun. Au moment de l’enquête, la plupart des personnes interrogées n’avaient pas encore accès aux vaccins ou ne disposaient pas de beaucoup d’informations sur les vaccins spécifiques mis en place dans la région. En fait, le manque d’information était la principale raison chez les personnes qui hésitaient à se faire vacciner.

Les réticences face aux vaccins sont dues à des proportions alarmantes en termes de désinformation, d’informations erronées et de manque d’informations, qui sapent la confiance quant à la sécurité et à l’efficacité des vaccins, a déclaré Dr Richard Mihigo, Coordonnateur du Programme, Vaccination et Développement des Vaccins, Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique.

« Il nous faudra dans les jours à venir, privilégier des campagnes continues et ciblées qui s’attaquent à la montée de l’infodémie autour des vaccins tout en diffusant des informations fondées sur des données probantes afin de dissiper les mythes et de renforcer la confiance dans les vaccins. La communication et l’engagement sont essentiels pour instaurer la confiance et tenir un discours en faveur des vaccins dès le départ », dit-il.

Compte tenu du retard accusé dans le déploiement des vaccins et de la menace que représentent les nouvelles variantes, tous les États Membres de l’UA devront renforcer les stratégies de dépistage efficaces permettant de détecter les premiers signes de recrudescence potentielle et de maintenir le recours à des normes stratégiques de santé publique afin de prévenir les nouvelles variantes tout en assurant la protection sociale.

L’enquête du PERC — la troisième de la série « Se servir des données pour maintenir un équilibre » — a été menée en février, alors que l’Afrique sortait d’une deuxième vague de COVID-19, nettement plus considérable. Le PERC a interrogé plus de 24 000 adultes dans 19 États Membres de l’UA, a compilé des données sociales, économiques et épidémiologiques provenant de diverses sources et a comparé les résultats de l’enquête précédente menée en août 2020.
(AIP)
cmas