Odienné, 11 mars 2021 (AIP)- Le Centre national de recherche agronomique (CNRA) exhorte les femmes d’Odienné, exerçant l’activité d’étuvage de riz, à se regrouper en coopératives, afin de saisir les opportunités économiques que vient offrir le transfert de la technologie améliorée GEM dans la localité.
Le CNRA pilote un projet de «transfert de technologie d’étuvage amélioré GEM et de compétence aux femmes transformatrices de riz en Côte d’Ivoire ». Un atelier, mercredi 10 mars 2021, a marqué le lancement du projet à Odienné, à laquelle ont pris part de nombreuses femmes, venus de quartiers et de villages communaux, opérant dans la transformation du riz suivant les procédés traditionnels d’étuvage.
Les experts, après avoir exposé les techniques améliorées, avec les outils GEM, et les perspectives économiques qui s’ouvrent à elles, ont encouragé ces femmes à se structurer en coopératives, afin de pouvoir aller à la quête de financement. Une projection vidéo leur a permis de prendre connaissance de l’expérience des femmes de Glazoué, au Bénin, en la matière.
La technologie d’étuvage GEM a été mise au point par le Centre du riz pour l’Afrique (Africa rice center), en consultation avec ces femmes. Réunies au sein de l’Union des femmes étuveuses de riz des Collines (UFER-C), elles ont bénéficié de l’appui du Projet d’appui à la diversification agricole (PADA) et du Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) financés par la Banque mondiale.
Celle-ci ont pu constituer une plateforme d’innovation qui est passé d’une production de 32 tonnes en 2016 à 303 tonnes en 2018 pour un chiffre d’affaire parti de 33 millions pour atteindre 80 millions F CFA.
Au total 105 étuveuses vont bénéficier d’une formation sur les techniques améliorées d’étuvage sur un site, aménagé au quartier Yankaffissa d’Odienné. Des femmes, constituées en petits groupes, dans des villages et quartiers de la ville, pratiquent l’étuvage, de façon traditionnelle, dans la localité.
L’étuvage est la technique de transformation du riz paddy consistant à le faire cuir partiellement, à la vapeur, puis le sécher avant le décorticage. Le riz étuvé est celui communément appelé « Malo-oussou », en Côte d’Ivoire. Un riz peu côté du fait du procédé traditionnel de transformation qui en fait un produit non seulement d’aspect désagréable mais aussi et surtout pauvre en nutriments.
Alors que l’étuvage normalement améliore la qualité nutritionnelle (vitamines hydrosolubles et minéraux) car il permet le transfert de certains éléments nutritionnels de l’enveloppe vers la graine. Ce que va favoriser la technologie GEM, en plus d’avoir un riz plus propre, à la texture et au goût amélioré. Offrant, par ailleurs, de meilleures perspectives de commercialisation.
Le projet de transfert de la technologie GEM est également en déploiement à Daloa pour une cible initiale de 60 étuveuses à former. Il a déjà été introduit dans les villes de Man, de Bouaké et de Gagnoa, avec “des résultats très intéressants”, selon l’expert du CNRA Ernest Dépieu.
(AIP)
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