Abidjan, 26 sept 2025 (AIP) – Le Club Sustainability de HEC Paris Alumni Côte d’Ivoire, dirigé par Ecartin Bosson, a réuni jeudi 25 septembre 2025 à Abidjan-Plateau des experts autour d’un panel sur le thème : « Le développement durable au-delà de la RSE ».
Les échanges ont porté sur la nécessité pour les entreprises ivoiriennes et africaines de dépasser une approche limitée à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) afin de transformer la durabilité et la lutte contre le changement climatique en véritables moteurs de compétitivité et de résilience.
L’objectif était de mettre en lumière l’appel des experts à dépasser les actions de façade (greenwashing) pour intégrer réellement le développement durable comme moteur de transformation et de compétitivité en Côte d’Ivoire.
Pour les organisateurs, la problématique centrale est claire : comment passer d’actions isolées et parfois symboliques à une démarche structurelle, capable de répondre aux attentes croissantes des investisseurs, des consommateurs et des salariés, tout en soutenant les politiques publiques et les sociétés locales.
Le directeur pays du Tony Blair Institute, Bertrand Assamoi, a souligné que les entreprises doivent s’arrimer à l’élan de conception du développement des populations. « Lorsqu’une entreprise réfléchit seule, sans consulter les communautés sur leurs besoins réels, cela n’est pas normal. Les populations sont de plus en plus sensibles à leur développement et à la durabilité », a-t-il affirmé.
S’il reconnaît que la vocation première des entreprises est la recherche du profit, M. Assamoi a insisté sur la nécessité de respecter l’environnement. « Si on veut que l’environnement se porte mieux, les entreprises doivent changer la tendance. Le greenwashing peut marcher à court terme, mais si la durabilité n’est pas prise au sérieux, il y aura des conséquences sur leur image et leurs performances », a-t-il averti.
Dans le même esprit, la responsable durabilité à Africa Global Logistics (AGL), Marie Bola Awomon, a dénoncé les initiatives isolées assimilables au greenwashing. Elle a rappelé que cette pratique vise à « donner une image écologique ou responsable, alors que les actions concrètes sont insuffisantes voire inexistantes ».
Pour elle, il est essentiel d’articuler simultanément deux volets : le respect sincère de l’environnement et la mise en œuvre d’actions sociales capables de répondre aux besoins des populations.
En définitive, les panélistes ont appelé les entreprises à devenir avant-gardistes dans la protection de l’environnement et à considérer le développement durable non comme une contrainte, mais comme un levier stratégique pour attirer financements, talents et opportunités de croissance.
Ce panel a mis en évidence une conviction partagée : le développement durable n’est plus une option cosmétique ou une vitrine de communication, mais une nécessité stratégique. Les entreprises ivoiriennes et africaines qui sauront dépasser le simple cadre de la RSE pour inscrire la durabilité au cœur de leurs pratiques se positionneront comme de véritables acteurs de transformation et de croissance responsable.
(AIP)
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