Abidjan, 26 sept 2025 (AIP) – Des chefs d’État africains ont lancé un appel urgent à New York, en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, face à la baisse des financements dans le secteur de la santé et à la résurgence du paludisme sur le continent.
Selon eux, l’aide publique au développement consacrée à la santé en Afrique a diminué d’environ 70% entre 2021 et 2025, mettant en péril plusieurs programmes d’élimination du paludisme. « Des millions de personnes sont privées de soins, et des décennies de progrès ont été anéanties », a déploré le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d’un panel organisé mercredi 24 septembre sous le thème « Unis pour la sécurité sanitaire mondiale ».
Le président du Botswana, Duma Gideon Boko, également président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), a souligné, de son côté, une « convergence sans précédent de défis », marquée par la réduction des budgets, la résistance croissante du parasite et l’impact du changement climatique.
Malgré ces difficultés, l’introduction de vaccins antipaludéens dans 23 pays africains a produit des résultats positifs, avec une baisse d’environ 13% de la mortalité infantile dans les zones couvertes, a indiqué la directrice générale de GAVI, Dr Sania Nishtar.
À l’approche de la 8ᵉ reconstitution des ressources du Fonds mondial prévue en novembre, les dirigeants africains ont appelé à une mobilisation d’au moins 18 milliards de dollars pour consolider les acquis et sauver 23 millions de vies menacées par le paludisme, le sida et la tuberculose.
Le président kényan William Ruto a insisté sur la nécessité de bâtir des systèmes de santé résilients, « pierre angulaire de la dignité, de la sécurité et de la prospérité ».
Pour sa part, le directeur général du CDC Afrique, Dr Jean Kaseya, a exhorté à transformer la crise en opportunité en mettant l’accent sur la fabrication locale de vaccins et de médicaments ainsi que sur la mise en place de financements durables.
(AIP)
kp