Sakassou, 09 oct 2025 (AIP)- Le préfet de police de Bouaké, le commissaire divisionnaire Mobio Maxime, a expliqué jeudi 09 octobre 2025, au centre culturel de Sakassou, les stratégies d’infiltration et d’installation des terroristes dans les communautés, lors d’une rencontre d’échanges avec les populations locales.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une campagne de sensibilisation initiée par la préfecture de police de Bouaké pour promouvoir la paix et renforcer la cohésion sociale dans les localités de la région de Gbêkê, à l’approche de la période électorale.
Selon le commissaire de police de Sakassou, Anliou Bakayoko, cette initiative vise à renforcer la vigilance communautaire afin d’éviter toute tentative d’implantation de réseaux terroristes dans le département.
Dans son intervention, le préfet de police de Bouaké a exposé les différentes étapes utilisées par les groupes terroristes pour s’introduire et s’établir dans des communautés. Il a précisé que ces individus se présentent souvent comme de simples étrangers cherchant refuge ou travail dans une localité, où ils s’installent progressivement en menant des activités économiques ordinaires.
Une fois intégrés, ces individus entreprennent des actions sociales telles que la construction de mosquées, d’écoles ou de points d’eau, la distribution de dons en nature ou en numéraire aux familles démunies, ou encore l’achat de motos pour les jeunes. Ces initiatives, selon le commissaire divisionnaire Mobio Maxime, constituent des moyens d’acquérir la confiance des populations et d’établir des liens étroits avec les jeunes et les chefs communautaires.
Après avoir gagné la sympathie et la confiance de leur entourage, les terroristes amorcent, selon lui, une phase d’endoctrinement idéologique visant à diffuser leurs principes extrémistes. Cette phase s’accompagne souvent d’une initiation à la consommation de stupéfiants, de la mise en réseau de jeunes vulnérables et, dans certains cas, de la planification d’actions violentes à partir même des localités qui les ont accueillis.
Le préfet de police a également mis en garde les autorités coutumières et communautaires contre la complaisance et l’ignorance de certains comportements suspects. Il a invité les chefs de villages, de quartiers et de communautés à entretenir une collaboration étroite avec les forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi qu’avec les autorités administratives afin de détecter et signaler toute présence inhabituelle ou tout comportement suspect dans leurs zones.
« L’individu qui devient terroriste n’arrive jamais comme un ennemi déclaré. Il se fait accepter, il s’installe, il participe à la vie communautaire et, petit à petit, il sème les germes de la radicalisation », a souligné le commissaire divisionnaire Mobio Maxime, avant d’ajouter que « les populations doivent comprendre que la vigilance est une responsabilité partagée ».
Selon lui, l’objectif final des groupes terroristes opérant dans la région sahélienne est de progresser vers le sud du continent pour atteindre la mer et l’océan Atlantique, en traversant les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire. Il a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen de contribuer à la prévention en informant les FDS de tout fait anormal observé dans sa localité.
« Dénoncez tout individu suspect, informez les forces de sécurité de tout comportement douteux. En le faisant, vous protégez vos familles, vos villages et vous contribuez à la sécurité nationale », a déclaré le préfet de police.
Cette rencontre, qui a réuni les chefs de villages, de quartiers, les leaders communautaires, les représentants de jeunes et de femmes, s’est achevée par des échanges ouverts au cours desquels les participants ont exprimé leurs préoccupations sur la sécurité dans leurs localités et proposé des solutions pour renforcer la veille communautaire.
(AIP)
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