jeudi, octobre 30

Bouaké, 30 oct 2025 (AIP)- Le Centre régional d’appui à la société civile de la zone Centre (CRASC-Centre) a présenté, mercredi 29 octobre 2025, à Bouaké, son rapport préliminaire d’observation du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, réalisé dans le cadre du projet d’observation citoyenne des élections dénommé « projet Lafissu ».

Selon ce rapport, lu par le chef de la mission d’observation, Konan Sylvain, 150 observateurs électoraux du CRASC-Centre ont été déployés dans 1 200 bureaux de vote répartis dans neuf régions du pays, notamment le Gbêkê, le Bélier, le N’Zi, le Bounkani, l’Iffou, l’Indénié-Djuablin, le Gontougo, la Marahoué, le Hambol, ainsi que dans le District autonome de Yamoussoukro. Ces zones ont été sélectionnées sur la base d’une évaluation préalable du risque de violence électorale et classées en trois catégories : risque très élevé, risque élevé et risque moyen.

Les bureaux de vote observés ont été choisis selon plusieurs critères, dont la population électorale, les tensions signalées et la participation électorale. Les observateurs avaient pour mission d’évaluer la transparence, la crédibilité et la régularité du processus électoral dans les régions du Centre et de l’Est.

L’analyse des données collectées par la mission d’observation porte sur la configuration des bureaux de vote, le déroulement du scrutin, la fermeture, le dépouillement des bulletins et l’annonce des résultats. Ces résultats constituent une évaluation partielle du processus électoral et identifient les points nécessitant une amélioration pour renforcer la transparence et l’inclusivité des futures élections.

A leur arrivée à 7h00 dans les bureaux de vote, les observateurs du CRASC-Centre ont constaté la présence des agents électoraux dans 79 % des bureaux, tandis que 17 % d’entre eux étaient encore vides à cette heure. L’ouverture officielle des bureaux de vote a eu lieu à 8h00, et 74 % des bureaux étaient ouverts à cette heure. Environ 21 % ont ouvert entre 8h01 et 8h30, principalement dans les régions du Gbêkê, du N’Zi, du Bélier, du Moronou et de l’Iffou. Les 5 % restants ont ouvert entre 8h31 et 9h00, notamment dans le District autonome de Yamoussoukro.

Lors de l’ouverture, des observateurs nationaux et internationaux étaient présents dans 51 % des bureaux visités. Concernant la représentation féminine, 3 % des bureaux comptaient trois femmes parmi les agents électoraux, 28 % en comptaient deux, 48 % une seule, tandis que 21 % n’en comptaient aucune. Dans 88 % des cas, les présidents de bureaux étaient des hommes, contre 12 % de femmes.

En matière d’accessibilité et d’organisation, 96 % des bureaux observés étaient aménagés de façon à garantir le secret du vote, et 81 % étaient accessibles aux personnes à mobilité réduite, contre 19 % qui ne l’étaient pas. Tous les bureaux observés disposaient du matériel électoral requis, notamment les bulletins de vote, les urnes transparentes, l’encre indélébile, les registres électoraux, les tampons encreurs et les enveloppes de transmission.

Concernant la sécurité, 65 % des bureaux observés étaient encadrés par un personnel non armé. Parmi les agents de sécurité présents, la police représentait 48 %, la gendarmerie 46 %, l’armée 3 %, et d’autres corps en uniforme 3 %.

Les observateurs ont indiqué que, dans tous les bureaux visités, les agents électoraux vérifiaient l’inscription de chaque électeur sur la liste officielle avant de lui permettre de voter. Les électeurs étaient ensuite marqués à l’encre indélébile et signaient ou apposaient leur empreinte sur le registre électoral. Tous les électeurs présentant une carte d’identité valide étaient autorisés à voter.

Dans 10 % des bureaux observés, la priorité n’a pas été accordée aux personnes âgées, aux femmes enceintes, aux mères allaitantes et aux personnes handicapées. Par ailleurs, 22 % des électeurs ont dû être réorientés vers leur bureau de vote assigné après s’être présentés au mauvais endroit.

Aucune tentative d’intimidation ou de harcèlement n’a été signalée dans les bureaux observés. Après la clôture du vote à 18h00, 38 % des bureaux n’avaient plus d’électeurs dans la file d’attente, tandis que dans les 62 % restants, les électeurs encore présents ont été autorisés à voter. Dans tous les bureaux observés, les présidents ont fermé et scellé les urnes, enregistré les numéros des scellés et affiché les résultats conformément aux procédures.

Le dépouillement s’est déroulé dans des conditions jugées satisfaisantes, avec un éclairage suffisant dans 71 % des bureaux. Dans 89 % des bureaux observés, les représentants des partis politiques ont reçu des copies des procès-verbaux, et dans 84 %, les résultats ont été affichés publiquement.

La mission du CRASC-Centre conclut que le scrutin présidentiel du 25 octobre 2025 s’est globalement déroulé dans le calme et l’ordre, avec un personnel électoral ayant fait preuve de professionnalisme et des bureaux généralement bien équipés. Elle note cependant certaines difficultés dans quelques bureaux, notamment des ouvertures tardives, une accessibilité limitée pour les personnes handicapées et une faible représentation féminine parmi les agents électoraux.

Le CRASC-Centre appelle à poursuivre les efforts pour améliorer l’inclusion, l’accessibilité et la parité dans les prochains processus électoraux. Il invite la Commission électorale indépendante (CEI) à renforcer l’éducation des électeurs et à garantir un équilibre entre les sexes dans l’administration des élections.

Ces résultats préliminaires reposent sur les données recueillies dans les bureaux de vote des zones Centre et Est. Le rapport final d’observation électorale, comportant une analyse détaillée et des recommandations, sera publié ultérieurement.

Créé le 29 juillet 2015, le Centre régional d’appui à la société civile du Centre (CRASC-Centre), également appelé Maison de la société civile du Centre, couvre 24 départements répartis dans six régions administratives : le Gbêkê, le Hambol, la Marahoué, le Bélier, le N’Zi, une partie de l’Iffou et le District autonome de Yamoussoukro.

Ses activités portent sur le renforcement des capacités des organisations de la société civile (OSC), l’accès à l’information et au financement, la gestion des projets, le plaidoyer et le contrôle citoyen de l’action publique. Le CRASC-Centre œuvre pour l’autonomisation des OSC afin qu’elles participent pleinement au développement local et national.

(AIP)

rkk

 

 

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