Abidjan, 30 oct 2025 (AIP) – Le Centre d’études sur le féminisme et le développement du potentiel humain (AHOU) a plaidé, mardi 28 octobre 2025, au terme de sa mission d’observation électorale de la présidentielle 2025, pour l’application effective de la loi sur la représentativité des femmes en Côte d’Ivoire.
Cette mission, conduite dans trois grandes régions du pays les Lagunes (communes de Cocody et Yopougon), le Gbêkê (Bouaké) et le Poro (Korhogo), a mobilisé 125 observateurs, dont 50 femmes (40 %) et 114 jeunes (91,20 %) âgés de moins de 35 ans. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Regards croisés : participation des jeunes et des femmes ».
Présentant les conclusions du rapport établi sur le terrain, la présidente du centre AHOU, Anne-Nadège Assahon, a invité les pouvoirs publics et les décideurs politiques à veiller à l’application effective de la loi sur la représentativité des femmes, y compris au sein des institutions électorales et des partis politiques.
Mme Assahon a, par ailleurs, exhorté la Commission électorale indépendante (CEI) à renforcer la formation des agents électoraux, notamment sur le rôle et les droits des observateurs, conformément à la charte de l’observation électorale et au mode opératoire des élections.
S’adressant aux organisations de la société civile, elle a souhaité une intensification de l’éducation civique et électorale sur l’ensemble du territoire, ainsi que le développement de l’observation citoyenne participative, afin de promouvoir un engagement accru des populations à la base.
Les observations du centre AHOU révèlent que, sur les 822 bureaux de vote visités, on dénombre 214 femmes présidentes (soit 28,03 %), 400 jeunes présidents âgés de 18 à 35 ans (48,66 %), 644 bureaux (78,35 %) comptant au moins une femme au secrétariat, et 574 jeunes secrétaires (69,83 %).
Pour Mme Assahon, ces chiffres témoignent d’une forte participation des jeunes à la gestion du scrutin et d’une présence féminine en progression, bien qu’encore éloignée de la parité.
« En moyenne, une femme agent électoral par bureau : un signe encourageant des efforts de la CEI vers une plus grande inclusion », a-t-elle souligné, tout en identifiant trois défis majeurs : la faible représentation des femmes dans les structures électorales, la sous-inscription des jeunes, et la nécessité de renforcer leur implication citoyenne, malgré leur poids démographique.
Les jeunes de moins de 35 ans représentent 75,6 % de la population ivoirienne, tandis que les femmes en constituent 47,8 %. Malgré cette proportion significative, leur participation effective aux processus électoraux demeure en deçà des attentes.
Le projet « Regards croisés : Femmes et Jeunes dans les élections présidentielles de 2025 », porté par le Centre AHOU, en partenariat avec les bénévoles de l’EMI et financé par European Partnership for Democracy (EPD) dans le cadre du programme Women and Youth Democracy Engagement (WYDE), s’inscrit pleinement dans une dynamique d’inclusion citoyenne et de renforcement démocratique.
(AIP)
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