Abidjan, 8 nov 2025 ( AIP)- Après plusieurs semaines de tension, le carburant refait surface dans plusieurs villes de l’intérieur du Mali, apportant un souffle d’espoir aux populations. Cependant, certaines localités demeurent toujours dans l’attente d’un véritable ravitaillement, freinant la reprise des activités économiques et sociales, à constaté vendredi l’Agence malienne de presse et de publicité ( AMAP).
À Koulikoro, le retour du carburant se confirme depuis vendredi. Des points de distribution sont à nouveau opérationnels à Fougadougou, à une vingtaine de kilomètres de la ville, et à la station Niantao de Kayo, où la vente a repris en matinée. Des camions-citernes sont positionnés aux stations Yara, tandis qu’un point de vente informel près du gouvernorat sert la population. Ces arrivées, bien que limitées, redonnent espoir aux habitants et aux transporteurs locaux.
La situation s’améliore également à Kolondièba, dans le sud du pays. Depuis le 3 novembre, quatre des huit grandes stations-service de la ville, SOTRAKA, Mali Sadio I et II et Corridor, ont repris leurs activités. L’essence y est vendue à 775 F CFA le litre, et le gazole à 725 F CFA. SOTRAKA distribue les deux produits, tandis que les autres stations se concentrent sur l’essence. Pour cette région frontalière de la Côte d’Ivoire, par où transitent les camions-citernes, le retour progressif à la normale est perçu comme un signe encourageant.
D’autres zones restent toutefois en difficulté. Dans la région de Dioïla, aucune station n’a encore reçu de livraison. Lors d’une réunion le 4 novembre, la gouverneure, Mme Mariam Coulibaly, a expliqué les efforts en cours et promis un ravitaillement prochain. En attendant, les habitants se tournent vers le marché informel, où le litre se vend entre 2 500 et 4 000 F CFA, un prix inaccessible pour la majorité. Cette rareté perturbe le transport agricole et l’acheminement des récoltes, alors que les paysans dépendent de plus en plus des tricycles.
Au Centre, la situation reste préoccupante dans le cercle de Bla, région de Ségou, où la pénurie est totale. Les centrales locales de l’Énergie du Mali (EDM) et de la SOMAGEP sont à l’arrêt, privant la ville d’électricité et d’eau potable. Les stations-service sont toutes fermées, et les prix atteignent jusqu’à 4 000 F CFA le litre d’essence sur le marché noir. Les services de santé sont fortement affectés, avec des évacuations sanitaires désormais impossibles faute de carburant.
À San, toujours au Centre, le carburant est disponible mais réservé aux cas d’urgence. Le marché noir reste la principale source d’approvisionnement, à des prix variant entre 2 750 et 3 000 F CFA.
En revanche, dans la région de Mopti, certaines zones comme Youwarou et Ténenkou échappent à la pénurie. À Youwarou, le carburant venu du Nord se vend autour de 1 500 F CFA le litre, tandis qu’à Ténenkou, les deux stations locales continuent de fonctionner malgré une hausse des prix à 2 000–2 500 F CFA pour l’essence.
Malgré ces disparités, les populations font preuve de patience et de résilience. Les autorités maliennes assurent œuvrer à la mise en place de corridors logistiques sécurisés pour ravitailler les zones encore isolées.
À quelques jours de la reprise des classes, prévue le 10 novembre, les habitants espèrent un retour complet à la normale afin de relancer la vie économique et sociale dans tout l’intérieur du pays.
(AIP)
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