dimanche, novembre 9

Abidjan, 09 nov 2025 (AIP) – La 30e Conférence des Nations unies sur le climat (COP30) s’ouvre ce lundi 10 novembre à Belém 2025 au Brésil, dans un contexte d’urgence climatique mondiale, dix ans après l’accord de Paris.

Ce sommet, marqué par une forte dimension stratégique, doit dresser le bilan des engagements climatiques des États et accélérer leur mise en œuvre effective.

Selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « le monde se trouve à un moment décisif », alors que la trajectoire actuelle conduit à un dépassement du seuil de +1,5°C d’ici 2100. Sur les 198 pays signataires, seuls 101 ont déposé leurs nouvelles feuilles de route nationales, appelées contributions déterminées au niveau national (CDN), à trois jours du sommet.

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint un record de 55 milliards de tonnes de CO₂ équivalent en 2023, selon Météo-France, tandis que les concentrations de CO₂ ont encore progressé en 2024, avertit l’Organisation météorologique mondiale.

Pour Laurent Fabius, président de la COP21 et artisan de l’accord de Paris, « l’heure n’est plus à définir de nouveaux objectifs, mais à livrer les promesses déjà faites ». Les pays développés, désignés comme responsables historiques du réchauffement, doivent mobiliser au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 au profit des pays du Sud, selon la décision adoptée à la COP29.

Cette exigence financière est au cœur des débats, alors que les pays émergents réclament 1 300 milliards de dollars par an pour mener à bien leur transition vers la neutralité carbone. Les ONG alertent sur la nécessité de privilégier les dons plutôt que les prêts, afin d’éviter l’aggravation de la dette climatique des nations vulnérables.

La présidence brésilienne place cette édition sous le signe de la protection de l’Amazonie et des peuples autochtones, considérés comme des acteurs clés de la préservation des écosystèmes. « On ne pourra pas atteindre les objectifs de Paris sans leur participation pleine et effective », a rappelé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Autre enjeu majeur, la réduction du méthane (CH₄) dont le pouvoir de réchauffement est 30 fois supérieur à celui du CO₂. Si une centaine d’États se sont engagés à réduire leurs émissions depuis la COP26 de Glasgow, les experts redoutent des négociations difficiles après les reculs récents de certains pays, notamment la Nouvelle-Zélande.

La COP30, prévue jusqu’au 21 novembre, doit ainsi permettre de réévaluer les engagements, renforcer les financements et mobiliser la communauté internationale pour inverser la tendance du réchauffement climatique.

(AIP)
cmas

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