mardi, novembre 11

Bouaké, 11 nov 2025 (AIP)- Le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (MSHPCMU), à travers la direction de la Santé communautaire et de la Promotion de la santé (DSCPS), a lancé lundi 10 novembre 2025 à Béoumi une session de formation destinée aux membres de trois comités de veille en santé communautaire et surveillance à base communautaire (SBC) du district sanitaire de Béoumi, avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).

Prévue pour se dérouler jusqu’au samedi 15 novembre, cette formation concerne 36 membres issus des comités de veille d’Afotobo, d’Ando-Kékrénou et de Bodokro. Elle vise à renforcer leurs capacités en matière de détection précoce des urgences sanitaires au niveau communautaire, à améliorer la reconnaissance des signes de danger chez la femme enceinte et le nouveau-né, et à réduire les délais de recours aux soins.

Les participants recevront des connaissances sur les notions et concepts clés de la santé communautaire, les approches et stratégies de SBC, la reconnaissance des signes de danger liés à la grossesse, à l’accouchement et au nouveau-né, ainsi que l’identification des signaux d’alerte. Ils seront également formés aux techniques de mobilisation communautaire, à la communication des risques et à l’engagement communautaire (CREC), incluant la gestion des rumeurs, la collecte de données et la transmission rapide des informations aux structures sanitaires.

La directrice de la DSCPS, Dr Kadja Adjoba Goulin, a expliqué à l’ouverture des travaux que cette formation s’inscrit dans la dynamique nationale de renforcement de la participation communautaire à la santé publique. Selon elle, l’implication directe des communautés est essentielle pour identifier les problèmes sanitaires locaux et contribuer à leur résolution, avec l’appui du ministère. Elle a souligné que la santé de la mère et de l’enfant demeure une priorité nationale, notamment dans la région du Gbêkê où les taux de mortalité restent élevés.

Dr Goulin a précisé que les comités de veille ne constituent pas de nouvelles structures, mais regroupent des acteurs communautaires déjà existants tels que les présidents de comités de gestion (COGES), les responsables d’organisations de femmes et de jeunes, ainsi que les chefs de village. Ces représentants sont appelés à collaborer pour améliorer les conditions sanitaires dans leurs localités respectives.

Le directeur régional de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle de Gbêkê, Dr Aboubakari Coulibaly, représentant le directeur général de la Santé, a rappelé les enjeux liés à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Il a insisté sur l’importance d’une transmission rapide des informations sanitaires et sur le rôle des comités de veille dans la détection des alertes communautaires. Il a exhorté les participants à faire preuve d’assiduité afin d’acquérir les compétences nécessaires pour signaler tout événement sanitaire inhabituel.

Le coordonnateur du projet « 2 Heures pour la Vie » et des activités du bureau UNFPA de Bouaké, Dr Boua Enan, a rappelé l’engagement de l’UNFPA dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale en Côte d’Ivoire. Il a indiqué que, malgré les progrès enregistrés dans la région du Gbêkê grâce aux formations du personnel et au renforcement du plateau technique, le district de Béoumi demeure celui où le taux de décès maternels reste le plus élevé, avec 13 cas enregistrés en 2025 contre 10 l’année précédente.

Le projet « 2 Heures pour la Vie », mis en œuvre par l’UNFPA avec l’appui de la société pharmaceutique japonaise TAKEDA, intervient dans la région du Gbêkê pour améliorer l’accès rapide aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence à travers la mobilisation communautaire. Selon les données du Rapport annuel sur la situation sanitaire (RASS) 2019, la région affichait un ratio de mortalité maternelle de 389,6 pour 100 000 naissances vivantes, reflétant la nécessité d’un renforcement des interventions au niveau local.

La mortalité maternelle et néonatale constitue un enjeu majeur de santé publique, avec environ 810 décès quotidiens dans le monde dus à des complications évitables, principalement en Afrique subsaharienne. En Côte d’Ivoire, 80 % des décès maternels sont liés à des causes obstétricales directes. Cette formation de Béoumi s’inscrit dans les efforts nationaux visant à réduire ces taux à travers la participation active des communautés locales à la veille sanitaire.

(AIP)

rkk

 

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