mercredi, décembre 31

Vavoua, 14 nov 2025 (AIP)– Les plateformes de paris sportifs et de jeux en ligne, de 1xBet à Betwinner, connaissent un essor “fulgurant” à Vavoua et séduisent un public très large, mais cette pratique entraîne, selon les témoignages recueillis, un appauvrissement croissant de nombreux parieurs.

Un reportage réalisé par Ké Simplice du 7 au 10 novembre 2025 à Vavoua.

À Vavoua, ces nouveaux jeux du hasard attirent des jeunes sans emploi, des fonctionnaires, des ouvriers, des commerçants, ainsi que des élèves du secondaire. Beaucoup affirment miser dans l’espoir d’obtenir des gains rapides.

« Ces jeux sont plus simples et on y gagne plus vite que les anciens jeux du hasard », explique D. A., rencontré dans un kiosque près de l’hôpital général. Les mises abordables contribueraient également à leur popularité.

Tous les profils concernés

Contrairement aux anciens jeux, considérés comme réservés aux sans emplois, les paris en ligne s’imposent aujourd’hui dans toutes les couches sociales. « Parfois je passe plus de temps à suivre les résultats qu’à travailler », confie un enseignant du secondaire, sous couvert d’anonymat.

Des femmes s’y adonnent également, certaines allant jusqu’à emprunter pour jouer, rapporte Mme K. B. « Quand elles perdent, elles sont obligées de nourrir leur famille à crédit », dit-elle.

Les kiosques se multiplient dans la ville et rassemblent commerçants, ouvriers, agents publics et privés, ainsi que des élèves, attirés par la perspective d’un gain rapide.

L’appât du gain reste central

Si certains justifient leur participation par leur passion pour le football, la volonté de gagner de l’argent demeure la principale motivation. « On connaît les équipes et les joueurs, on a l’impression de contrôler le jeu », estime un habitué du carrefour CC. Mais les pertes sont fréquentes. Plusieurs joueurs reconnaissent se retrouver sans économies à la fin du mois.

Des conséquences sur les ménages et le travail

Cette pratique pèse sur les finances des ménages et la productivité professionnelle. « Certains collègues ne peuvent plus passer une journée sans parier. À la fin du mois, ils n’arrivent plus à nourrir leurs familles correctement », affirme un directeur d’école primaire.

Les élèves ne sont pas épargnés. « Chaque jour, il faut trouver de l’argent pour jouer », raconte C. J., élève de première dans un collège privé. Des ouvriers affirment également perdre une partie importante de leurs revenus.

Konaté Losseni, électricien, concède que « les pertes sont plus fréquentes que les gains », même si les paris peuvent parfois « assurer la popote journalière ».

Les kiosques, grands bénéficiaires

À l’inverse des parieurs, les exploitants de points de jeux profitent de cette activité. « Quand il y a beaucoup de joueurs, nous aussi on gagne », explique Koné F., gérant d’un kiosque. Ces structures se développent au rythme de l’augmentation du nombre de parieurs.

Une dépendance en hausse

L’attrait pour les jeux en ligne favorise une dépendance silencieuse, selon plusieurs témoins. Malgré quelques gains importants, la majorité des joueurs finissent par s’appauvrir, ce qui pourrait fragiliser davantage l’équilibre économique et social des ménages de Vavoua.

(AIP)

sk/haa

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