lundi, décembre 8

Tanda, 08 déc 2025 (AIP) – Des spécialistes de la protection sociale et des droits humains ont exhorté, jeudi 04 et vendredi 05 décembre 2025, les victimes de Violences basées sur le genre (VBG) à sortir du silence, lors d’un panel de sensibilisation organisé à la salle des délibérations de la mairie de Tanda.

L’activité, appuyée financièrement par l’ONG Save the Children, s’inscrivait dans la dynamique des sept jours d’activisme menés par le centre social de Tanda autour du thème : Tous unis contre les violences numériques et les féminicides : prévenir, protéger, dénoncer.

Le psychologue- conseiller N’Guessan Aké Aimé a rappelé que « tout acte exercé sans consentement constitue une atteinte à la personne » et que « tout acte de pénétration sans consentement est un viol ». Il a expliqué que de nombreuses victimes hésitent encore à signaler les faits, souvent par peur ou par manque d’information, avant d’encourager les survivants à se rapprocher du One Stop Center du centre social de Tanda, où l’accompagnement est gratuit.

Revenant sur une affaire récente impliquant une enfant employée dans les travaux domestiques, la directrice du centre social, Mme Assalé Josette Maria, a appelé à une dénonciation systématique des abus. Elle a indiqué que les équipes du centre multiplient les caravanes de sensibilisation dans les établissements scolaires et les lieux publics afin de renforcer la prévention.

Le directeur régional du Travail, N’Goran Beugré, a insisté sur la nécessité de signaler toute forme de harcèlement ou d’atteinte aux droits des travailleurs. « Ces violences, souvent enracinées dans nos traditions, contribuent à maintenir la femme au bas de l’échelle », a-t-il affirmé, invitant les citoyens à effectuer des signalements, y compris de façon anonyme. Il a précisé que certaines plaintes liées à des démissions forcées pourront être requalifiées pour une meilleure prise en compte statistique.

La représentante de la direction régionale de la Femme, de la Famille et de l’Enfant du Gontougo, Mme Kobénan née Mao Charlotte, a déploré le nombre élevé de cas de violences dans les communautés, soulignant que les violences domestiques représentent une part importante des situations enregistrées. Elle a invité les jeunes filles et l’ensemble de la population à recourir aux mécanismes de signalement mis en place par l’État et les ONG.

Au nom du préfet de Tanda, le sous-préfet Kouassi Yoman Oi Yoman Vincent a rappelé que « nous avons collectivement une obligation morale et légale de combattre ces fléaux qui menacent l’intégrité et l’avenir de la jeunesse en Côte d’Ivoire ». Il a salué le travail des organisateurs et des panelistes pour leur engagement en faveur de la protection des droits humains.

Selon les données présentées, 10 cas de viol, 25 d’agressions sexuelles, neuf d’agressions physiques, 43 de déni de ressources et 52 cas de violences psychologiques ont été pris en charge par la plateforme du centre social de Tanda au cours de l’année.

(AIP)
si/nmfa/zaar

Share.

Comments are closed.

Exit mobile version