Yamoussoukro, 23 déc 2025 (AIP) – L’atelier bilan 2025 consacré aux activités de syndicalisation des travailleurs agricoles du cacao dans la région de la Nawa s’est ouvert lundi 22 décembre 2025 à Yamoussoukro.
Organisée par le programme conjoint ENACTE, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants dans la filière cacao, pilier de l’économie ivoirienne représentant près de 15 % du PIB et source de revenus pour plus de cinq millions de personnes. Elle vise à évaluer les actions menées et à planifier celles de l’année 2026.
Malgré ce poids économique, le secteur reste marqué par une forte précarité des familles productrices, qui favorise le recours au travail des enfants. Plus de 600 000 mineurs seraient impliqués dans la production, dont beaucoup exposés à des tâches dangereuses.
Face à ces défis, les Nations Unies, à travers l’UNICEF, l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont lancé en 2023 le programme ENACTE, centré sur la protection des enfants et adolescents, la promotion du travail décent, l’accès à l’éducation et l’amélioration des conditions de vie des communautés cacaoyères.
Selon le coordonnateur national principal du programme, Konan Sylvain, l’atelier intervient après le déploiement d’un plan d’action intégré de syndicalisation dans 25 localités de la Nawa. « Aux côtés du CILTE, qui regroupe cinq grandes centrales syndicales, nous avons sensibilisé sur les enjeux de la syndicalisation et accompagné la mise en place de syndicats de travailleurs agricoles du cacao », a-t-il expliqué.
Entre 2024 et 2025, plusieurs initiatives, telles que le développement d’outils, la sélection des villages, le renforcement des capacités des comités locaux, la formation des leaders communautaires, la sensibilisation et l’accompagnement juridique, ont été menées. « Il était nécessaire de marquer une pause pour apprécier les résultats, ajuster les stratégies et planifier les activités à venir », a ajouté M. Konan.
Pour lui, la syndicalisation répond à un besoin fondamental, à savoir permettre aux travailleurs agricoles de faire entendre leur voix. « Les travailleurs doivent contribuer eux-mêmes, par l’organisation collective et la remontée d’informations, au respect de leurs droits et à l’amélioration de leurs conditions de vie », a-t-il insisté.
L’atelier entend ainsi capitaliser les acquis, recueillir les retours d’expérience, remettre les outils de formation et de communication aux partenaires, et définir un plan d’assistance juridique durable en faveur de la syndicalisation des travailleurs du cacao.
(AIP)
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