mardi, décembre 23

Casablanca  (Maroc), 23 déc  2025 (AIP) — En marge de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, une visite guidée consacrée au patrimoine religieux de Casablanca a conduit des journalistes internationaux à la découverte de deux édifices emblématiques un immersion culturelle qui met en lumière l’histoire plurielle de la capitale économique marocaine et son héritage de coexistence religieuse.

Les  pas des visiteurs résonnent autour des façades monumentales du Sacré-Cœur et de Notre-Dame de Lourdes, points de départ de cette promenade patrimoniale. Venus de divers horizons, les journalistes de plusieurs nationalités prennent part à l’initiative, organisée en marge de la CAN, pour rappeler que Casablanca se raconte aussi à travers ses lieux de mémoire.

Première escale de la visite, l’église du Sacré-Cœur, édifiée en 1930 par l’architecte et peintre français Paul Tournon, formé à l’École des Beaux-Arts de Paris. Inspiré par le contexte local, l’architecte a doté l’édifice de deux tours rappelant des minarets, une volonté encouragée à l’époque par le résident général Hubert Lyautey, soucieux d’intégrer l’architecture européenne à l’esthétique marocaine.

Inscrite dans un style à la fois gothique et Art déco, l’église du Sacré-Cœur illustre le rôle de Casablanca comme véritable laboratoire architectural au début du XXᵉ siècle, sous l’impulsion de l’urbaniste Henri Prost, auteur du plan directeur de la ville.

Aujourd’hui, l’édifice n’est plus affecté au culte. Il est reconverti en espace culturel, accueillant expositions, conférences et programmes éducatifs, sous la tutelle du ministère de l’Enseignement, tout en conservant sa forte valeur patrimoniale.

Selon des statistiques datant de 2022, Casablanca comptait jusqu’à 40 000 chrétiens, reflet d’un passé marqué par la diversité religieuse. « Le Maroc a toujours été un carrefour de cultures, avec des mosquées, des églises chrétiennes de différents rites et des synagogues », rappelle le guide.

La visite se poursuit à l’église Notre-Dame de Lourdes, construite par l’architecte Achille d’Angleterre. À l’entrée, une réplique presque fidèle de la grotte de Lourdes, en France, capte l’attention des visiteurs. À l’intérieur, les vitraux réalisés par Gabriel de la Gloire retracent les grandes étapes de l’histoire du christianisme.


Accueillant le groupe, le père
André Keumaleu, prêtre de la paroisse, souligne la vocation du site.

« Cette église est un lieu de prière, mais aussi un espace ouvert où chacun peut entrer et comprendre notre histoire commune. »

Il précise que la communauté catholique de Casablanca compte aujourd’hui entre 1 200 et 1 500 fidèles, principalement des étrangers, dont une majorité de ressortissants subsahariens. Neuf prêtres assurent le service pastoral de la ville.

Évoquant la coexistence religieuse au Maroc, le prêtre rappelle le message du roi Mohammed VI, qui privilégie la notion de “co-connaissance” entre religions, au-delà de la simple tolérance. « Quand on se connaît, on peut mieux vivre ensemble », explique-t-il.

Le guide touristique Mourad Djellab replace ces édifices dans le paysage urbain casablancais.

« Ces bâtiments témoignent d’une cohabitation ancienne entre cultures musulmane et chrétienne et restent aujourd’hui ouverts au public, intégrés à la vie de la cité. »

À travers l’église du Sacré-Cœur et Notre-Dame de Lourdes, la visite guidée offre ainsi un regard différent sur Casablanca, une ville où le patrimoine religieux participe pleinement au récit historique et culturel, au moment où la CAN 2025 rassemble l’Afrique et le monde au Maroc.

(AIP)

sbi/fmo

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