(Envoyée spéciale: Soumahoro Binta)
Marrakech (Maroc), 28 déc 2025 (AIP) – La Côte d’Ivoire et le Cameroun s’affrontent ce dimanche 28 décembre 2025 au Grand Stade de Marrakech, dans le choc très attendu de la deuxième journée du groupe F de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Maroc 2025, considéré comme le « groupe de la mort ».
Une affiche de prestige entre deux géants du football africain au riche palmarès, dont la rivalité dépasse largement le cadre sportif.
Il s’agira de la neuvième confrontation entre les Éléphants ivoiriens et les Lions indomptables camerounais en phase finale de CAN. Le Cameroun mène au bilan avec cinq victoires contre troispour la Côte d’Ivoire, mais chaque duel entre ces deux sélections demeure imprévisible et chargé d’émotion.
Au-delà des chiffres, ce face-à-face ravive une rivalité historique nourrie par des décennies de domination du football africain francophone. « Ce sont deux nations longtemps présentées comme les vitrines du football africain, ce qui a naturellement créé une rivalité durable », analyse le journaliste sportif Hervé Kouamouo, spécialiste du football africain. Cette concurrence s’est notamment intensifiée à l’ère des icônes Didier Drogba et Samuel Eto’o, figures emblématiques arrivées au sommet presque simultanément.
Une tension maîtrisée avant le choc
La rencontre a été précédée par une vive réaction médiatique autour d’une consigne attribuée au sélectionneur camerounais, David Pagou, appelant ses joueurs à « ne pas trop respecter la Côte d’Ivoire ». Une déclaration rapidement nuancée par le sélectionneur ivoirien, Emerse Faé, qui a tenu à calmer le jeu.
« Il ne s’agit pas d’un manque de respect. Il veut simplement que son équipe joue sans complexe », a expliqué le technicien ivoirien en conférence de presse d’avant-match.
Pour les observateurs, cette rivalité reste avant tout sportive et fraternelle. « Le Cameroun, c’est le frère ennemi, le rival préféré », a résumé Emerse Faé, illustrant l’esprit particulier qui entoure ce classique du football africain.
Deux victoires inaugurales, deux dynamiques
Sur le plan sportif, les deux équipes ont réussi leur entrée en lice. Le Cameroun s’est imposé face au Gabon (1-0), affichant une solidité athlétique et un collectif rajeuni. La Côte d’Ivoire a également assuré l’essentiel face au Mozambique (1-0), sans toutefois convaincre pleinement dans l’animation offensive.
Historiquement, les confrontations entre Ivoiriens et Camerounais sont souvent fermées et indécises. Les trois dernières ont produit seulement quatre buts, confirmant l’intensité tactique et mentale de ce duel.
Un élément qui alimente les débats. Lors des précédentes CAN, le vainqueur du match entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun en phase de groupes a souvent terminé champion d’Afrique, à l’exception de l’édition 1970. Un élément statistique qui nourrit les débats, sans toutefois faire office de vérité absolue.
« Cette statistique montre surtout que ce sont deux nations de très haut niveau », estime Hervé Kouamouo. « Quand elles se rencontrent, au moins l’une d’elles est proche de son meilleur niveau. »
Les Éléphants et les Lions indomptables joueront bien plus que trois points : une affirmation de puissance, un message adressé au reste du continent, et peut-être un premier pas décisif vers le sacre continental.
(AIP)
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