Côte d’Ivoire-AIP/ Violences en politique: une étude préconise le renforcement du cadre législatif pour protéger les femmes candidats
Par AWA DIABY / 16 décembre 2025 à 14:25 / il y a 6 heures / Temps de lecture : 3 minAbidjan, 16 déc 2025 (AIP)- La consultante internationale Camille Forite, a recommandé, mardi 16 décembre 2025 à Abidjan Plateau, le renforcement du cadre législatif pour protéger les candidates, lors du lancement officiel de “l’étude nationale sur les violences à l’égard des femmes candidates aux élections locales de 2023 en Côte d’Ivoire”.
L’étude préconise notamment l’harmonisation du Code électoral avec la loi de 2019 sur la représentation des femmes dans les assemblées élues, l’intégration d’une définition des violences faites aux femmes en politique (VFFP) dans cette loi et l’instauration de sanctions graduées. Elle recommande également l’extension du quota de 30% aux bureaux des conseils régionaux et municipaux, afin de renforcer la présence des femmes aux postes décisionnels.
Sur le plan opérationnel, l’étude plaide pour l’adoption d’un plan d’action national de lutte contre les VFFP, la mise en place d’une ligne verte nationale pour le signalement des violences et le renforcement des mécanismes de prévention et de sanction au sein des partis politiques. Elle insiste aussi sur la sensibilisation du public et la création d’un observatoire national des violences en politique.
Les résultats révèlent une prévalence élevée des violences faites aux femmes en politique, dominées par les violences économiques (43,84%) et psychologiques (41,70%), suivies des violences physiques (9,28%) et sexuelles (6,54 %), ces dernières demeurant préoccupantes.
La représentante résidente d’ONU Femmes en Côte d’Ivoire, Adjaratou Fatou N’Diaye, a souligné que la lutte contre les violences faites aux femmes en période électorale ne peut se limiter à des actions symboliques, mais doit s’inscrire dans des engagements durables et des actions concrètes.
« La participation politique des femmes constitue un pilier essentiel de l’égalité des droits humains et d’une gouvernance démocratique », a ajouté Mme N’Diaye tout en relevant que les femmes ne représentent encore que 12% des sénateurs et 13% des députés en Côte d’Ivoire.
Réalisée entre janvier et mai 2025 dans le cadre d’un projet mondial d’ONU Femmes, l’étude vise à combler le déficit de données sur les violences subies par les femmes candidates lors des élections régionales et municipales de 2023, afin d’orienter les politiques publiques et les mécanismes de prévention.
(AIP)
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