Côte d’Ivoire-AIP/ Bouaké : un colloque international analyse l’exigence de la propriété foncière en Côte d’Ivoire et en Afrique
Par ROGER TAUKLA / 18 décembre 2025 à 22:40 / il y a 17 heures / Temps de lecture : 4 minBouaké, 18 déc 2025 (AIP)- Un colloque international sur le thème « L’exigence de la propriété foncière en Côte d’Ivoire et en Afrique » s’est tenu du mardi 16 au vendredi 18 décembre 2025 au campus 2 de l’Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké, à l’initiative de l’Unité de recherche pour le développement (URED) et du Centre de recherche pour le développement (CRD).
Cette rencontre scientifique a réuni des enseignants-chercheurs, des chercheurs, des étudiants, des professionnels du secteur foncier, ainsi que des acteurs institutionnels et communautaires venus de Côte d’Ivoire et de plusieurs pays africains. Les travaux ont porté sur quatre axes de réflexion : la propriété foncière selon le système coutumier, les inégalités sociales d’accès à la propriété foncière, les conflits liés à la propriété foncière et la propriété foncière dans un contexte de sécurisation des terres.
Ces axes ont donné lieu à des communications scientifiques présentées par des chercheurs issus de diverses disciplines, à des échanges avec des praticiens et des professionnels du foncier, ainsi qu’à des interventions d’organisations non gouvernementales impliquées dans les actions de terrain. Les discussions ont permis aux participants de partager leurs expériences, leurs connaissances et leurs analyses sur les enjeux liés à la gouvernance foncière.
Selon le président du comité scientifique du colloque, Pr Oura Kouadio Raphaël, directeur de recherche à l’UAO, cette rencontre a constitué un cadre de réflexion collective sur les défis fonciers. « Cette rencontre scientifique a été une occasion de confronter nos points de vue, de partager nos expériences et de proposer des solutions aux problèmes de la propriété foncière en Côte d’Ivoire et en Afrique. La Côte d’Ivoire fait face à de nombreux conflits fonciers et les chercheurs doivent contribuer à éclairer les décideurs et les professionnels afin d’améliorer les conditions de gouvernance foncière, dans une perspective de durabilité et de réduction des conflits », a-t-il indiqué.
Le colloque a enregistré la participation de plusieurs responsables administratifs et techniques, dont le directeur du foncier rural au ministère d’État, ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Ouattara Nanakan, le directeur technique de l’Agence foncière rurale (AFOR), Matthias Coffy, et le directeur régional de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme de Gbêkê, Tuo Dokatiéné. Ces responsables, aux côtés de représentants de la jeunesse et de chefs de communautés, ont animé un panel consacré aux enjeux actuels de la question foncière et aux mécanismes de prévention et de gestion des conflits.
Des experts venus de la Guinée, du Burkina Faso, du Bénin et du Togo ont animé plusieurs communications scientifiques portant sur les cadres juridiques, les pratiques coutumières, les réformes foncières et les expériences de sécurisation des droits fonciers dans leurs pays respectifs.
Les travaux ont été précédés d’une conférence inaugurale prononcée par Dr Ousmane Dembélé, ancien enseignant au département de géographie de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody et opérateur foncier. Il a mis en lumière l’importance du thème de la propriété foncière sécurisée, présenté comme un enjeu central de stabilité sociale, de justice sociale et de croissance économique.
Dr Dembélé a souligné que l’accès à la propriété foncière constitue aujourd’hui une préoccupation majeure aussi bien pour les ménages que pour les entreprises agricoles et industrielles, dans la mesure où la sécurisation des droits fonciers conditionne l’intégration durable dans le système économique national et international.
« Le foncier est à la base de toute activité. La sécurisation des droits de propriété à travers les titres fonciers constitue une garantie essentielle en matière de sécurité et de développement. En Côte d’Ivoire, plusieurs réformes ont été engagées, notamment avec le plan foncier rural, la loi foncière de 1998, la mise en place de l’AFOR et les actions menées en milieu urbain », a-t-il relevé.
À l’issue des travaux, les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer la recherche, le dialogue entre les acteurs institutionnels, les communautés et les professionnels, ainsi que la vulgarisation des dispositifs juridiques existants, en vue d’améliorer la gouvernance foncière et de contribuer à la prévention des conflits liés à la terre.
(AIP)
rkk