Côte d’Ivoire-AIP/ Observation électorale : le projet Réga Croisé restitue ses résultats aux organisations de jeunesse à Korhogo
Par SIONFOLO SORO / 19 décembre 2025 à 15:26 / il y a 3 heures / Temps de lecture : 3 minKorhogo, 19 déc 2025 (AIP) – La coordinatrice du projet Réga Croisé, Dr Anne Nadège Assahon, a procédé mercredi 17 décembre 2025 à la restitution des résultats de la mission d’observation électorale sur la participation des jeunes et des femmes, lors d’un atelier réunissant une vingtaine de représentants d’organisations de jeunesse.
Porté par le Centre d’études sur le féminisme et le développement du potentiel humain (Centre AHOU), le projet est financé par l’Union européenne à travers l’European Partnership for Democracy et mis en œuvre en partenariat avec les bénévoles de l’EMI.
Cette initiative avait pour objectif de créer un cadre de restitution, de mobilisation et de plaidoyer citoyen autour des résultats de l’observation électorale 2025, en vue de renforcer la participation politique des jeunes et des femmes dans la perspective des élections législatives.
Selon la présidente fondatrice du Centre AHOU, cette rencontre s’inscrit dans une double démarche de redevabilité et de consultation. Après la formation des observateurs, le déploiement de la mission sur le terrain et l’analyse des données collectées, il était essentiel de partager les conclusions avec les organisations de jeunesse mobilisées, tout en recueillant leurs avis afin d’enrichir les recommandations formulées. Ces contributions viendront alimenter un rapport consolidé qui prendra également en compte l’observation à venir des élections législatives.
Parmi les principales recommandations issues de l’observation, Dr Assahon a insisté sur la nécessité pour la Commission électorale indépendante (CEI) de mettre à disposition des données électorales agrégées, notamment désagrégées par tranche d’âge. « Notre mission a montré que les jeunes sont très présents dans les dispositifs électoraux, que ce soit comme représentants de partis ou membres de bureaux de vote. Mais nous ne savons pas combien de jeunes votent réellement », a-t-elle expliqué, soulignant les limites d’une mission qui ne peut couvrir l’ensemble des bureaux de vote du pays.
La question de l’âge minimum pour être candidat à l’élection présidentielle figure également parmi les points majeurs portés par le projet. La coordinatrice a rappelé que lors du dernier scrutin, quatre candidats ne remplissaient pas le critère d’âge requis, certains ayant moins de 35 ans. Pour elle, les jeunes doivent pouvoir participer pleinement à la vie politique, y compris en tant que candidats, et une révision de ce seuil d’âge par les autorités compétentes, notamment le Conseil constitutionnel, mérite d’être envisagée.
Concernant la participation des femmes, l’analyse en cours des législatives révèle que le quota de 30 % prévu par la loi n’est pas respecté par la majorité des partis politiques. Dr Assahon a plaidé pour un cadre juridique plus contraignant, estimant que les femmes sont souvent positionnées comme suppléantes plutôt que titulaires.
« Nous voulons que cela change et que la représentation féminine soit réelle et effective », a-t-elle affirmé.
L’atelier de restitution a réuni une vingtaine de participants répartis en quatre groupes de travail portant respectivement sur la participation des jeunes, la participation des femmes, le contrôle citoyen et l’éducation citoyenne. Une dynamique participative qui, selon les organisateurs, permettra d’affiner les recommandations finales et de renforcer l’engagement citoyen des jeunes et des femmes dans le processus électoral en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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