Portrait
de Simone Ehivet Gbagbo, ancienne première dame et candidate sous la bannière
du MGC
Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, ancienne première dame de
Côte d’Ivoire et personnalité politique de premier plan, se présente à
l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en tant que candidate du Mouvement
des générations capables (MGC), parti qu’elle a fondé en 2022. Son parcours,
qui s’étend sur plusieurs décennies, d’abord auprès de son ex-époux, Laurent
Gbagbo, associe engagement académique et militantisme politique.
Née le 20 juin 1949 à Moossou, dans la commune de
Grand-Bassam, elle effectue ses études supérieures à l’université nationale de
Côte d’Ivoire (actuelle université Félix-Houphouët-Boigny de Cocody), où elle
obtient une maîtrise en lettres modernes, avant d’y exercer comme enseignante.
Engagée très tôt dans les débats politiques et syndicaux, elle participe dans
les années 1970 et 1980 à la fondation de cercles de réflexion et de mouvements
étudiants contestataires, dans un contexte marqué par le régime du parti
unique.
Elle devient ensuite l’une des cofondatrices du Front
populaire ivoirien (FPI, d’obédience socialiste) aux côtés de Laurent Gbagbo,
qui deviendra plus tard son époux. Dans ce parti d’opposition, elle occupe des
postes stratégiques et contribue à son implantation sur l’ensemble du
territoire. Militante active du pluralisme politique et des libertés
démocratiques, elle prend part à la transition vers le multipartisme au début
des années 1990.
Élue députée d’Abobo en 1995, puis de Yopougon en 2000,
elle acquiert une expérience parlementaire qui lui permet d’intervenir sur des
thématiques variées, allant de la gouvernance locale à la protection sociale.
Son rôle devient particulièrement visible à partir de 2000, lorsqu’elle devient
première dame de Côte d’Ivoire à la suite de l’accession de Laurent Gbagbo à la
magistrature suprême. À cette fonction, elle allie son activité politique au
sein du FPI et ses engagements sociaux.
Après la crise post-électorale de 2010-2011, elle fait
face à une période de retrait forcé de la vie politique, marquée par son
incarcération, puis par une libération en 2018 dans le cadre d’une amnistie
présidentielle. À sa sortie, elle reprend progressivement sa place dans le
débat public. En 2022, elle annonce la création du Mouvement des générations
capables (MGC), un parti politique dont elle assure la présidence, et qui met
en avant une vision fondée sur la souveraineté nationale, l’inclusion et la justice
sociale.
Le MGC, qui porte sa candidature en 2025 est membre de la
Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire. Il se positionne comme
une formation de renouvellement, ouverte à la jeunesse et aux femmes, et
désireuse de proposer une alternative à l’offre politique existante. Simone
Ehivet Gbagbo y développe un discours centré sur la réconciliation nationale,
la refondation des institutions et la valorisation du capital humain.
Son projet de société met l’accent sur plusieurs
priorités comme l’accès équitable aux ressources nationales, la transformation
de l’agriculture, l’amélioration de l’éducation et de la santé, ainsi que la
lutte contre le chômage des jeunes. Elle insiste également sur le rôle des
femmes dans la consolidation de la démocratie et le développement économique.
En abordant l’élection présidentielle de 2025, Simone
Gbagbo s’appuie sur une longue expérience politique, un ancrage militant et un
parcours parlementaire reconnu. Elle se présente aussi comme une femme de foi
et d’engagement social, ce qui nourrit son image publique. Sa présence dans la
compétition électorale illustre la progression de la participation féminine à
la vie politique nationale et marque un tournant dans sa trajectoire
personnelle, désormais distincte de celle de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Candidate pour la première fois à la magistrature
suprême, elle cherche à convaincre par sa capacité à rassembler, à défendre une
vision d’avenir et à incarner une alternative crédible. À 76 ans, elle
s’inscrit dans une dynamique de transmission politique et de mobilisation des
générations nouvelles, tout en s’appuyant sur son expérience historique dans la
lutte pour le multipartisme.
Avec sa candidature, Simone Ehivet Gbagbo enrichit le
paysage électoral ivoirien de 2025, en apportant une voix féminine
d’expérience, porteuse d’un programme axé sur la souveraineté nationale et la
justice sociale. Elle incarne ainsi une figure singulière de la compétition
présidentielle, inscrite à la fois dans la mémoire des grandes étapes de la vie
politique ivoirienne et dans les perspectives de renouvellement institutionnel.
