Portrait
d’Alassane Ouattara, président sortant en quête d’un nouveau mandat
Économiste de formation et ancien haut cadre au Fonds
monétaire international (FMI), Alassane Ouattara, 83 ans, figure parmi les
candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
Chef de l’État depuis 2011, il conduit la candidature du
Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP),
formation politique qu’il a contribué à structurer autour de l’héritage du
président Félix Houphouët-Boigny. Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, dans le
centre du pays, Alassane Ouattara effectue ses études supérieures aux
États-Unis, où il obtient un doctorat en économie. Sa carrière professionnelle
débute dans les institutions financières internationales, notamment à la Banque
centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le 18 avril 1990, il est nommé par le président Félix
Houphouët-Boigny président du Comité interministériel de coordination du
programme de stabilisation et de relance économique, puis Premier ministre de
novembre 1990 à décembre 1993. À ce poste, il met en œuvre des réformes
économiques inspirées de son expérience internationale. Après le décès
d’Houphouët-Boigny, il s’éloigne temporairement de la scène politique nationale
pour occuper le poste de directeur général adjoint du FMI jusqu’au 31 juillet
1999, avant de revenir comme un des acteurs majeurs de l’opposition politique
au début des années 2000.
Alassane Ouattara rejoint alors le Rassemblement des
républicains (RDR), parti centriste et libéral fondé par le député Djéni
Kobina, et joue un rôle central dans la vie politique ivoirienne. Après deux
tentatives de candidature à la présidence en 1995 et 2000, marquées par des
débats sur l’éligibilité, il est élu président de la République en 2010, à
l’issue d’un scrutin suivi d’une crise post-électorale. Il est réélu en 2015
puis en 2020, lors d’élections qui ont suscité des tensions politiques.
Pendant ses mandats, le pays a enregistré une croissance
économique soutenue, avec des taux parmi les plus élevés du continent. Le
gouvernement a mis en œuvre plusieurs plans nationaux de développement visant
la modernisation des infrastructures, la relance agricole, l’amélioration de
l’accès à l’énergie et la diversification économique. Parmi les réalisations,
figurent routes, ponts, stades, barrages, projets d’urbanisation, écoles,
hôpitaux et universités. Le secteur privé a bénéficié d’un cadre favorable à
l’investissement, soutenu par des réformes structurelles et des partenariats
internationaux.
Sur le plan social, divers programmes ont été initiés
pour renforcer l’accès à l’éducation, à la santé et à la protection sociale,
notamment l’école obligatoire jusqu’à 16 ans, la Couverture maladie universelle
(CMU) et le développement des infrastructures sanitaires. Cependant, la gestion
des équilibres sociaux et régionaux reste une priorité dans un contexte où les
attentes des populations sont élevées.
Politiquement, Alassane Ouattara s’appuie sur le RHDP,
coalition devenue parti unifié, regroupant plusieurs sensibilités issues de la
mouvance houphouëtiste. Son leadership se caractérise par l’accent mis sur la
stabilité, l’unité nationale et le développement économique. Sa candidature
pour 2025 repose sur l’expérience acquise au cours de ses mandats et sur un
bilan qu’il présente comme un atout pour consolider les acquis.
À 83 ans, il aborde cette élection avec un profil
combinant expertise technocratique et longévité politique, deux éléments qu’il
met en avant pour convaincre un électorat diversifié. Pour ce scrutin, il fait
face à une pluralité de candidatures, traduisant la vitalité de la compétition
politique en Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara apparaît ainsi comme un homme d’État
dont le parcours illustre la combinaison entre carrière internationale et
engagement politique national. L’élection du 25 octobre 2025 constitue pour lui
une étape supplémentaire dans sa trajectoire, marquée par la volonté de
poursuivre le développement et de consolider la place de la Côte d’Ivoire sur
la scène africaine et internationale.
