Abidjan, 18 dec 2024 (AIP) L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été définitivement reconnu coupable mercredi 18 décembre 2024, de corruption et trafic d’influence dans l’affaire Paul Bismuth, dite « des écoutes », selon une décision de la Cour de Cassation.
« La Cour de cassation confirme la décision de cour d’appel qui a déclaré coupables une personnalité politique, son avocat et un magistrat, pour corruption, trafic d’influence et violation du secret professionnel », écrit-elle. « Les condamnations et les peines prononcées sont donc définitives. »
Nicolas Sarkozy va devoir porter un bracelet électronique par cette condamnation de trois ans de prison dont un ferme, ouvrant ainsi la voie à une détention à domicile sous surveillance électronique. C’est la première fois qu’un ancien président écope d’une peine de prison ferme.
Dans l’affaire “Bismuth”, la cour d’appel de Paris avait confirmé, le 17 mai 2023, les condamnations de Nicolas Sarkozy, de son avocat Thierry Herzog, ainsi que de l’ex-haut magistrat, Gilbert Azibert, qui se sont vu infliger la même peine. Nicolas Sarkozy était jugé pour avoir noué en 2014 un « pacte de corruption » avec un haut magistrat à la Cour de Cassation, Gilbert Alizert, afin d’obtenir des informations pour influer sur un recours formé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. En échange, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont promis au magistrat un « coup de pouce » pour un poste honorifique à Monaco.
L’affaire des écoutes trouve son origine dans des conversations téléphoniques interceptées dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse en 2007. Ce placement sur écoute débute en septembre 2013. Les policiers découvrent que Nicolas Sarkozy utilise un téléphone secret, ouvert en janvier 2014 sous l’identité de « Paul Bismuth », pour communiquer avec un unique interlocuteur, son avocat. Les deux hommes s’entretiennent notamment d’une procédure devant être examinée par la Cour de cassation : Nicolas Sarkozy a formé un pourvoi pour faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels dans l’affaire Bettencourt.
Les deux autres prévenus, qui clament également leur innocence depuis l’origine de la procédure, avaient formé des pourvois en cassation, soulevant 20 arguments principaux examinés lors d’une audience le 06 novembre dernier, à l’issue de laquelle la décision avait été mise en délibéré.
La décision de la Cour de cassation intervient quelques jours avant l’ouverture du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, qui se tiendra du 06 janvier au 10 avril 2025 au tribunal de Paris, après une décennie d’investigations. Il sera convoqué aux côtés de douze autres personnes parmi lesquelles trois ex-ministres de droite, à savoir, deux anciens ministres de l’Intérieur et proches de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi qu’Éric Woerth, ex-trésorier de la campagne présidentielle « suspecte ».
(AIP)
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