Abidjan, 14 juin 2025 (AIP) – Le Festival national des écoles pour le cinéma ivoirien (FENECI) dont la première édition s’est tenue du 12 au 13 juin 2025 à l’espace Yelam’s à Treichville, a offert une plateforme d’expression à la jeune génération de cinéastes en formation.
Le FENECI, conçu par le scénariste et réalisateur Serge Diby, enseignant à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), vise à valoriser les œuvres audiovisuelles produites dans le cadre des formations académiques.
« Chaque année, nos étudiants créent des films dans le cadre de leur formation. Malheureusement, ces œuvres finissent souvent oubliées dans des tiroirs ou sur des clés USB. Ce festival est donc né pour leur donner une véritable vitrine », a expliqué Serge Diby, commissaire général du festival, soulignant l’ambition de « célébrer la créativité jeune ».
Parmi une quarantaine de films soumis, huit courts-métrages ont été retenus pour la compétition officielle, après sélection par un jury de professionnels du secteur, présidé par le réalisateur Luc Gnépa, auteur des films ‘’La Bague’’ (2023) et ‘’Ebinto’’ (2025). Ces œuvres ont été évaluées sur la base de critères techniques (qualité sonore, direction photo, trame narrative) et artistiques.
Le grand prix du meilleur film de 26 minutes a été décerné à ‘’L’esprit du masque’’ de Mouhamed Kéita, étudiant en master 2 de réalisation à l’INSAAC. En plus d’un ordinateur portable, il bénéficie d’un contrat à durée indéterminée au sein de Lucides Studio, dirigé par le président du jury. « Je suis vraiment ému parce que la créativité est célébrée aujourd’hui. Ce festival nous permet enfin de nous exprimer à la loyale », a commenté le lauréat, qui travaille déjà sur un long-métrage autour de la valorisation de la culture ivoirienne.
D’autres distinctions ont également été remises. Entre autres, Ruth N’goran a remporté le prix du meilleur maquillage cinématographique, pour son travail sur ‘’L’esprit du masque’’. Elle bénéficiera d’une trousse complète de make-up professionnel et d’une formation de 15 jours dans un institut de beauté.
Au-delà de la compétition, le FENECI a proposé des panels enrichissants autour du thème « Jeunesse créative et formation cinématographique ». Des experts ont rappelé l’importance d’associer passion et formation pour permettre aux jeunes talents de rivaliser à l’échelle internationale.
L’événement a également mis en exergue les réalités du terrain, à savoir le manque d’équipements adaptés pour les étudiants (ordinateurs, casques professionnels, logiciels) freine leur élan créatif. C’est pourquoi, les organisateurs ont fait le choix de récompenser les lauréats avec du matériel technique, en plus des diplômes et certificats de participation.
En somme, le FENECI s’est affirmé comme un levier de promotion de la relève cinématographique ivoirienne. Il ouvre une nouvelle voie pour les jeunes étudiants, souvent intimidés à l’idée de se mesurer aux professionnels dans les festivals classiques. Désormais, ils disposent d’un espace qui leur est dédié pour rêver, créer et briller.
(AIP)
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