mercredi, décembre 24

Taï, 30 juil 2025 (AIP) – Le diagnostic global du chef de service départemental des Ressources animales et halieutiques de Taï, Fabrice Bronha, a révélé, mardi 29 juillet 2025, dans un entretien à l’AIP, que les ressources en escargot, autrefois, abondantes, s’amenuisent pendant que l’excellent potentiel local de production reste encore inexploité. 

Connue comme une localité pourvoyeuse d’escargots sauvages en qualité et en quantité, durant les deux dernières décennies, le département de Taï voit cette ressource animale appréciée des Ivoiriens se raréfier d’années en années. Acteurs de la filière, services du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), collecteurs et commerçantes sont unanimes sur la principale cause de ce phénomène. L’utilisation abusive de pesticides à haute toxicité et non homologués dans les champs et autres jachères où l’escargot trouve des conditions idéales de prolifération provoque une extinction massive des œufs ou des sujets en bas âge, réduisant en amont la population animale disponible. 

En dehors des pesticides, la collecte massive et non contrôlée des escargots, pour sa  forte valeur économique, contribue à faire baisser la qualité de la ressource, d’autant que l’essentiel des escargots est prélevé sans avoir atteint une taille rentable sur le marché ivoirien.

« Si ce n’est des forêts libériennes ou de quelques rares zones du département, comme Ponan, Daobly et Gouleako, on ne trouve plus de gros escargots. Ceux qui nous sont livrés depuis quelques années sont si petits qu’on les marchande avec beaucoup de difficultés, sans compter les pertes liées au conditionnement très délicat de cet animal », fait remarquer Viviane Dion, commerçante d’escargot entre Taï, Bouaké et Abidjan, depuis 2014. Elle a précisé, toutefois, que la demande d’escargot sur les marchés qu’elle pratique est croissante et largement au-delà de l’offre proposée.

Face à cette baisse de la ressource, les services départementaux du MIRAH révèlent néanmoins une absence totale de la moindre unité de production sur tout le département. Les 78 sites d’élevage recensés à ce jour sont répartis sur la production de volailles (42), de porcs (03), de bovins (04), de caprins (10), d’ovins (11) et de poissons (07).

« Malgré des conditions climatiques tropicales et humides très favorables à l’activité, le potentiel de production demeure inexploité. C’est une opportunité disponible, surtout avec l’encadrement technique disponible dans nos services, pour combler le manque à gagner occasionné par la baisse des ressources naturelles », souligne M. Bronha. Chose imputable essentiellement à des pesanteurs socio-culturels. 

Les acteurs souhaitent, de ce fait, une stratégie incluant encadrement et financement pour aider à lancer l’élevage d’escargot dans un département où l’agriculture, principale activité économique, peine de plus en plus à satisfaire la population active.

(AIP)

mca/ja/fmo

Share.

Comments are closed.

Exit mobile version