Abidjan, 10 août 2025 (AIP) – La Fédération des organisations professionnelles agricoles de producteurs de la filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI) a tenu le vendredi 8 août 2025 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro, une Journée d’information et de sensibilisation à l’intention des 4 014 délégués villages et des dirigeants de coopératives. Placé sous le haut patronage du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, l’événement a permis au nouveau président du conseil d’administration (PCA) de la FPH-CI, Jules Dally, élu le 27 juin et investi le 7 juillet 2025, de décliner ses priorités pour les mois à venir.
D’entrée, le PCA Jules Dally a assigné aux délégués villages la mission de relayer sur le terrain les projets prioritaires de la Fédération. Ceux-ci concernent l’extension des plantations à travers l’identification et la mise en valeur de 50 000 hectares dans les zones du Nord, du Nord-Est et de l’Est (Kong, Touba, Dabakala, Bouna, Bondoukou), la valorisation de la graine d’hévéa comme source de revenus complémentaires, l’exploitation des bois d’hévéa en fin de cycle pour libérer des espaces destinés à la replantation, ainsi que la lutte contre le Fomès, principale maladie de l’hévéa, par un traitement généralisé.
Un hommage appuyé au Chef de l’État
Profitant de la présence du ministre d’État, Jules Dally a transmis la gratitude des producteurs au Président de la République, Alassane Ouattara, pour les réformes majeures engagées depuis 2011 en faveur des filières agricoles : création des OIA, réduction de la fiscalité sur le chiffre d’affaires des planteurs, gratuité du certificat foncier, soutien pendant la crise COVID-19, valorisation des sous-produits et amélioration du mécanisme des prix. « Sous le leadership éclairé du Chef de l’État, les producteurs sont aujourd’hui au centre des décisions dans les organisations interprofessionnelles agricoles, avec 60% des voix de délibération », a-t-il souligné.
L’appel du ministre à la transformation locale
Le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani a exhorté les acteurs de la filière Hévéa à aller « au-delà de la transformation de premier niveau » pour produire localement pneus, gants et autres articles dérivés du caoutchouc. Il a également rappelé que la capacité nationale d’usinage a dépassé la production actuelle, d’où la nécessité d’accroître les rendements et d’étendre les zones de culture.
Quant au président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Charles Emmanuel Yacé, il a rappelé le poids de la filière dans l’économie nationale. « En 2024, notre pays a produit 1,6 million de tonnes de caoutchouc naturel, soit 70% de la production africaine et 3e rang mondial derrière la Thaïlande et l’Indonésie », a-t-il précisé. La filière hévéa, qui s’étend sur plus de 800 000 hectares et fait vivre directement 240 369 planteurs, génère un chiffre d’affaires annuel estimé à 1 400 milliards FCFA et contribue à hauteur de 8% au PIB. Des performances qui, selon lui, « imposent de consolider les acquis et de relever le défi de la transformation locale pour capter davantage de valeur ajoutée ».
La FPH-CI, pilier du collège des producteurs
Créée le 16 mai 2019 conformément à l’ordonnance n°2011-473 du 21 décembre 2011, la FPH-CI fédère aujourd’hui 240 369 producteurs encadrés par 4 014 délégués villages, 26 présidents de secteur, 850 responsables de coopératives, 22 administrateurs et 245 agents permanents. Elle siège au sein de l’OIA APROMAC et joue un rôle clé dans la gouvernance de la filière.
Un maillon stratégique de l’économie nationale
La Côte d’Ivoire est le premier producteur africain et le troisième producteur mondial de caoutchouc naturel avec plus de 1,6 million de tonnes en 2024, soit 11% de la production mondiale. La filière couvre plus de 800 000 hectares, fait vivre plus de 240 000 planteurs, génère un chiffre d’affaires de 1 400 milliards FCFA et représente plus de 8% du PIB national.
Des perspectives ambitieuses malgré les défis
Face au vieillissement des plantations, à la raréfaction des terres et aux nouvelles exigences environnementales, notamment celles de l’Union européenne (EUDR), la FPH-CI entend miser sur la diversification, la transformation locale et l’innovation pour maintenir la compétitivité de la filière et améliorer durablement le revenu des producteurs.
« (…) Nous vous donnons l’assurance, monsieur le ministre d’Etat, de pouvoir nous appuyer sur notre organisation décentralisée pour assurer la mise à disposition des terres cultivables, respectant les normes de durabilité, sur l’ensemble des localités du pays afin de mettre en place, avec l’appui du CHPHC (Conseil hévéa, palmier à huile et coco) et de l’APROMAC, les 50 000 Ha de nouvelles plantations d’hévéa inscrits dans nos projets… », a promis Jules Dally à l’émissaire du gouvernement.
(AIP)
cmas