vendredi, septembre 26

Divo, 26 sept 2025 (AIP) – Des sessions de dialogue avec les communautés villageoises de 10 villages de la région du Lôh-Djiboua ont permis aux populations de rendre compte des effets réels du changement climatique dans leur quotidien et de solliciter une plus grande implication des décideurs politiques pour les aider à protéger la biodiversité, a-t-on retenu d’une étude commandée par le Réseau ivoirien pour la défense des droits des enfants et des femmes (RIDDEF), dans le cadre du projet, ‘’NBS forêts guinéennes en Côte d’Ivoire’’.

Le compte rendu de cette étude de terrain a eu lieu à Divo, mercredi 24 septembre 2025, avec l’experte en plaidoyer sur le changement climatique, Blédou Alice Esther, en présence du représentant du préfet de région et du département de Divo, Alla Yao Alain, et les représentants de la mairie, du conseil régional du Lôh-Djiboua, de ceux des ministères techniques et des populations visitées dans le cadre de ce projet.

Dans une approche basée sur le genre, les femmes et les hommes de quatre villages de Lakota et six villages de Divo, pris séparément pour évoquer leurs défis liés au changement climatique ainsi que les solutions préconisées, ont confirmé la réalité de ce phénomène à travers différentes expériences vécues dans leurs pratiques culturales, la productivité, le sol, l’eau, les activités économiques, et la perte de la biodiversité.

Les femmes comme les hommes ont demandé que les autorités préfectorales, celles du conseil régional, de la mairie, des ministères techniques s’impliquent davantage et soient avec eux sur le terrain pour aider à la sensibilisation et faire appliquer les textes, pour établir l’égalité de traitement entre la femme et l’homme, avoir les bonnes pratiques pour préserver la biodiversité.

L’experte a relevé une priorisation différente des défis du changement climatique chez les hommes et chez les femmes, soulignant que pour les femmes les premiers défis évoqués sont la disparition des plantes médicinales, le difficile accès à la terre et de contrôle des ressources naturelles, dont la difficulté d’accès à l’eau.

La présidente du RIDDEF, Ayemou, Chantal, à l’atelier de restitution de Divo (24-09-25)

Les hommes ont prioritairement relevé le défi lié à l’utilisation des pesticides dans les plantations, avec pour conséquences l’appauvrissement et l’empoisonnement des sols, le défi lié aux conflits fonciers en raison de la rareté progressive des terres.

A l’issue de sa restitution, Mme Blédou a interpellé les acteurs et décideurs politiques à peser de leur poids pour prendre des décisions qui facilitent l’adaptation climatique avec des solutions basées sur la nature et qui tiennent compte du genre.

Le représentant du préfet de région du Lôh-Djiboua, Alla Yao Alain, et la présidente du RIDDEF, Ayemou Chantal, ont salué cette étude, mais ont souligné que les solutions aux questions liées à l’usage abusif des pesticides, à l’inégalité d’accès à la terre ainsi qu’à d’autres défis, doivent commencer par les populations d’abord à travers une prise de conscience et des actions visant à un changement de comportements.

« L’Etat apportera toujours son soutien comme d’habitude et si nous (autorités préfectorales) sommes saisies d’une situation d’abus », a déclaré M. Alla.

Soutenu par Affaires mondiales Canada, le ‘’Projet NBS’’ en Côte d’Ivoire, en vue d’une restauration de la biodiversité s’achève fin 2026. Les régions du Lôh-Djiboua et la Nawa en sont les bénéficiaires.

(AIP)

jmk/fmo

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