Abengourou, 29 sept 2025 (AIP) – La Fédération nationale des sourds de Côte d’Ivoire (FENASSOCI), section Indénié-Djuablin, a réclamé samedi à Abengourou un renforcement de l’encadrement scolaire des enfants sourds, déplorant le manque d’interprètes et de structures adaptées dans la région.
Réunis à l’occasion de la Journée internationale de la langue des signes, les responsables locaux de la fédération et de l’Association des parents d’enfants déficients auditifs (APEDA) ont interpellé les autorités sur les obstacles rencontrés par les élèves sourds dans leur parcours scolaire.
« Les sourds d’Abengourou ne demandent pas la pitié. Ils réclament l’égalité des chances et la considération », a déclaré la présidente de l’APEDA, Koné Fatoumata, appelant à la construction d’un centre d’accueil pour les enfants venus de villages éloignés et au recrutement d’interprètes au primaire comme au secondaire.
Dans la région, l’école primaire publique Boko reste la seule structure accueillant des élèves sourds depuis 2012. Sur environ 200 personnes sourdes recensées, une vingtaine seulement est scolarisée, selon l’association. Plusieurs élèves orientés au lycée moderne d’Abengourou ont dû abandonner en 2020 faute d’interprètes.
Aujourd’hui, six élèves sourds poursuivent leur scolarité au secondaire grâce à l’affectation d’un enseignant-interprète, mais l’encadrement reste insuffisant, selon Mme Koné.
La coordination a également plaidé pour un appui financier aux jeunes sourds non scolarisés mais actifs dans des métiers artisanaux, afin de favoriser leur insertion sociale et économique.
Pour le coordonnateur national des personnes sourdes, Doh Christian, la langue des signes « constitue un outil essentiel d’inclusion », mais reste « peu valorisée » en Côte d’Ivoire. Il a recommandé de former des enseignants, policiers et agents de santé à son usage pour réduire l’isolement des personnes sourdes.
(AIP)
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