Abidjan, 30 sept 2025 (AIP) – Des chercheurs et opérateurs économiques ont prôné une synergie renforcée en faveur de l’innovation et de la souveraineté numérique en Afrique, lundi 29 septembre 2025, en marge de la 13ᵉ édition de la CGECI Academy, placée sous le thème, « Souveraineté économique : le temps de l’action ».
Lors d’un panel dédié à la souveraineté numérique en Afrique tenu au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Adama Diawara, a mis en lumière les défis auxquels est confrontée la recherche scientifique en Côte d’Ivoire, soulignant la nécessité d’un partenariat plus étroit avec le secteur privé.
Selon M. Diawara, la recherche nationale se heurte à deux principaux obstacles notamment le sous-financement et la faible valorisation économique des résultats scientifiques.
« L’objectif continental est d’allouer 1 % du PIB à la recherche, mais la Côte d’Ivoire, comme la majorité des pays africains, reste en deçà, avec moins de 0,5 % », a-t-il déploré.
Le ministre a néanmoins salué les efforts de l’État à travers le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI), doté de 10 milliards de FCFA, et l’enveloppe annuelle de 1,5 milliard de FCFA destinée au financement de projets de recherche.
Il a insisté sur la nécessité d’une plus grande implication du secteur privé, non seulement dans le financement, mais surtout dans l’exploitation économique des résultats de la recherche.
« Nos chercheurs publient beaucoup dans les revues scientifiques, mais l’impact économique reste limité, faute de lien solide avec le monde productif », a-t-il souligné, appelant à dynamiser le partenariat entre universités et entreprises.
De son côté, le chargé de coordination des ventes chez Orange Côte d’Ivoire, Pacôme Boidi, a réaffirmé l’engagement de son entreprise à soutenir l’écosystème numérique national et régional. Il a notamment mis en avant les 11 Digital Centers et fablabs déployés par l’opérateur pour favoriser l’émergence de start-up et de Petites et moyennes entreprises (PME) innovantes.
« Au-delà de la connectivité, nous voulons être des porteurs d’innovation locale. Grâce à notre réseau de fibre optique interconnectant plusieurs pays de la sous-région, nous œuvrons à faire émerger des champions nationaux capables de rivaliser avec les grands acteurs internationaux », a déclaré M. Boidi.
Orange investit également dans des data centers, des solutions numériques adaptées à des secteurs stratégiques tels que la santé, l’agriculture et l’éducation, ainsi que dans des produits de finance digitale comme Orange Bank, a-t-il ajouté.
Ce panel a ainsi permis de réaffirmer la nécessité d’une alliance stratégique entre le monde académique, les pouvoirs publics et le secteur privé, en vue de transformer la recherche et l’innovation en leviers concrets de souveraineté numérique et économique pour l’Afrique.
(AIP)
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