Abidjan, 09 oct 2025 (AIP) – La directrice de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, Dr Porquet Mabanza a plaidé, jeudi 09 octobre 2025, à l’occasion de la célébration de laJournée mondiale de la santé mentale célébrée tous les 10 octobre, pour une prise en compte préventive de la santé mentale, en insistant sur la nécessité de considérer la santé mentale comme une composante essentielle de la santé globale, au même titre que la santé physique.
Intervenant dans la Tribune de l’AIP intitulée « 63 ans au service de la santé mentale en Côte d’Ivoire : défis, avancées et perspectives de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, Dr Porquet a rappelé que la santé mentale ne se limite pas à l’absence de maladie mentale, mais se définit comme un état de bien-être permettant à l’individu de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie et de contribuer à sa communauté.
« La santé est un état de bien-être. Elle inclut la santé mentale et la santé physique. On peut donc consulter un psychiatre à tout moment, même à titre préventif », a-t-elle souligné, expliquant que les visites en psychiatrie ne doivent pas être réservées aux situations extrêmes ou aux troubles déjà installés.
Dans le contexte africain, et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, la directrice de l’hôpital psychiatrique de Bingerville regrette que beaucoup n’aient recours à la psychiatrie qu’en dernier recours, contrairement aux bilans de santé physique de plus en plus fréquents.
Elle invite à briser les tabous et à considérer la consultation psychiatrique comme une démarche de soin ordinaire et légitime.
« Lorsqu’une personne se sent dépassée par les difficultés de la vie, qu’elle se replie sur elle-même ou devient moins productive, il est temps de consulter. Et parfois, c’est l’entourage ou les autorités qui doivent intervenir », a-t-elle ajouté.
S’exprimant sur les causes les plus fréquentes des troubles rencontrés dans son établissement, Dr Porquet a expliqué que les maladies mentales résultent souvent de la combinaison de plusieurs facteurs notamment, biologiques, héréditaires, environnementaux et socio-économiques.
« Il ne s’agit pas de causes uniques, mais de facteurs favorisants qui, ensemble, déclenchent ou aggravent un trouble », a-t-elle précisé.
Pour prévenir les troubles mentaux, la spécialiste recommande une hygiène de vie saine notamment, un sommeil régulier, une alimentation équilibrée, une activité physique, mais aussi une gestion saine des émotions, le renforcement de l’estime de soi, la gratitude et le sentiment d’utilité au sein de la communauté.
« Une bonne santé mentale se construit au quotidien. Et quand malgré tout, on sent que quelque chose ne va pas, il faut avoir le réflexe de consulter. Ce n’est ni une faiblesse, ni une honte », a-t-elle conclu.
L’hôpital psychiatre de Bingerville existe depuis le 28 février 1962.
(AIP)
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