Abidjan, 12 oct 2025 (AIP) – Le candidat à l’élection présidentielle de 2025, Ahoua Don Mello, a remis en cause, vendredi 10 octobre à Abidjan, l’indépendance effective de la Côte d’Ivoire, estimant que le pays reste sous influence étrangère dans les domaines économique, monétaire et militaire.
Lors du lancement officiel de sa campagne, le candidat indépendant a rappelé que la Côte d’Ivoire, à son accession à l’indépendance en 1960, ne disposait que d’un faible nombre de cadres nationaux. « En 1960, la majorité des Ivoiriens vivait en milieu rural et ne savait ni lire ni écrire. Le président Félix Houphouët-Boigny a dû sous-traiter une partie de la souveraineté du pays à l’ancienne puissance coloniale pour faire fonctionner l’administration », a-t-il déclaré.
Il a identifié trois formes de dépendance persistantes : militaire, monétaire et industrielle. Sur le plan sécuritaire, il a évoqué la présence continue de bases militaires étrangères sur le continent africain, qu’il considère comme un facteur limitant de l’autonomie stratégique. « Ces bases ne protègent pas les peuples africains mais servent à maintenir des rapports asymétriques entre l’Afrique et l’Occident », a-t-il soutenu.
Concernant la monnaie, il a critiqué la gestion des réserves africaines par la France, affirmant que cette situation prive les États de leur souveraineté économique. « C’est comme si vous travaillez et que votre salaire est gardé par quelqu’un d’autre, qui décide de ce que vous pouvez dépenser », a illustré le candidat.
Abordant la question industrielle, Ahoua Don Mello a regretté que les premières initiatives de production locale aient été confiées à des opérateurs étrangers. Selon lui, cette structure économique a favorisé la fuite des capitaux et limité la création d’emplois nationaux.
L’ancien cadre du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) a également évoqué les dirigeants africains éliminés pour avoir tenté de rompre avec le modèle d’économie de matières premières, citant notamment Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Kwame Nkrumah et Thomas Sankara. Il a estimé que leurs politiques industrielles ont été perçues comme une menace pour les intérêts des puissances occidentales.
Ahoua Don Mello a conclu en établissant un lien entre la persistance de la pauvreté et cet héritage économique. Il a appelé à une transformation structurelle permettant à la Côte d’Ivoire de maîtriser la production et la valorisation de ses ressources. « Il est temps que nos richesses reviennent à ceux qui les produisent », a-t-il affirmé devant ses partisans.
(AIP)
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