Bouna, 15 oct 2025 (AIP)–Le chef du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) du Bounkani, Évarice Délagoulé, a plaidé pour l’intégration des enfants de demandeurs d’asile dans les établissements publics ivoiriens, lors d’une réunion d’évaluation des actions humanitaires menées dans la région, mercredi 08 octobre 2025.
Selon M. Délagoulé, de nombreux enfants de demandeurs d’asile disposent déjà d’un niveau d’instruction secondaire, mais ne peuvent accéder aux établissements publics, faute de numéros matricules et d’affectations par le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Cette situation, a-t-il déploré, crée un vide éducatif préoccupant qui menace l’avenir de ces jeunes et compromet leurs perspectives d’insertion sociale et professionnelle.
Le responsable onusien a précisé que certains enfants d’âge du primaire sont, pour leur part, dans des espaces temporaires d’apprentissage (ETA) construits sur les sites de Timalah dans la région du Bounkani et de Niornigué dans le Tchologo.
Les espaces temporaires d’apprentissage, animés par des bénévoles, ne dispensent que des cours de mise à niveau, sans passage en classe supérieure et sans passerelle claire d’intégration dans le système formel, limitant ainsi l’évolution scolaire de ces enfants et leur épanouissement intellectuel.
Face à ces obstacles, certains parents demandeurs d’asile, au prix de lourds sacrifices et d’économies modestes, ont réussi à inscrire leurs enfants dans des établissements secondaires privés.
Ceci a permis à deux enfants d’obtenir le Baccalauréat à Ferkessédougou et deux autres le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) à Bouna en 2025. Des réussites qui, selon M. Délagoulé, témoignent clairement du potentiel de ces jeunes et de leur désir profond de réussir.
Il a donc appelé le ministère de l’Education nationale à examiner des mécanismes pouvant permettre l’inscription des enfants de demandeurs d’asile dans les écoles publiques primaires et secondaires. Une mesure qui constituera, selon lui, un pas décisif vers la promotion de l’équité et la protection des droits fondamentaux de ces enfants vivant sur le sol ivoirien, ce qui permettra de réduire leur exposition à certains risques de protection.
(AIP)
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