mardi, octobre 21

Abidjan, 21 oct 2025 (AIP) – Sanae Takaichi a été élue, mardi 21 octobre 2025, Première ministre du Japon à l’issue du premier tour de vote à la chambre basse du Parlement, devenant ainsi la première femme à diriger le gouvernement japonais.

Sa nomination sera officialisée après une audience avec l’empereur Naruhito au cours de la journée, selon les médias japonais. Figure de l’aile droite du Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir presque sans discontinuer depuis 1955, Sanae Takaichi accède au poste suprême dans un contexte politique fragmenté et économique incertain. Héritière politique de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, dont elle revendique l’héritage conservateur, Mme Takaichi devra composer avec un Parlement divisé et un parti fragilisé par des scandales et des revers électoraux.

Le PLD, dirigé désormais par Mme Takaichi, a perdu la majorité absolue dans les deux chambres et ne peut plus compter sur le Komeito, son partenaire centriste historique, qui a rompu l’alliance après 26 ans de coopération. Les désaccords sur la transparence du financement politique et les positions jugées trop conservatrices de la nouvelle dirigeante ont provoqué cette rupture.

Pour assurer la stabilité de son gouvernement, Sanae Takaichi a conclu un accord de coalition avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin), formation réformatrice de droite. Ensemble, les deux partis disposent de 231 sièges sur 233 nécessaires à la majorité absolue à la chambre basse, ce qui les contraint à rechercher d’autres soutiens pour faire adopter leurs réformes. Cette configuration parlementaire rendra la gouvernance délicate et exigera des compromis fréquents.

Sur le plan intérieur, la nouvelle Première ministre s’est fixée pour objectif prioritaire de redresser son parti et de restaurer la confiance de l’électorat. Le PLD fait face à la montée de formations populistes comme le Sanseito, parti d’extrême droite ayant réalisé une percée électorale récente. L’arrivée de Takaichi, perçue comme une tentative de reconquête de cet électorat conservateur, s’inscrit dans cette stratégie de repositionnement.

Les défis économiques s’ajoutent aux tensions régionales croissantes en Asie de l’Est, notamment avec la Chine et la Corée du Nord. Les observateurs estiment que la réussite de Mme Takaichi dépendra de sa capacité à concilier son image de dirigeante ferme avec celle d’une négociatrice capable de bâtir des compromis.

La presse japonaise souligne enfin que la solidité de la coalition PLD-Ishin reste à éprouver, dans un climat politique incertain où les équilibres demeurent fragiles.

(AIP)

kp

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