samedi, novembre 15

Abidjan, 15 nov 2025 (AIP) –Le conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, mercredi 12 novembre 2025, un don de 9,48 millions de dollars destiné à déployer des systèmes d’alerte précoce et à renforcer la résilience des zones humides situées dans les bassins versants du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal, face à la montée des sécheresses, inondations et tempêtes de sable.

Ce financement permettra d’améliorer les services climatiques locaux afin de fournir aux communautés rurales, à savoir les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs, des informations météorologiques fiables permettant d’anticiper sécheresses prolongées, crues soudaines ou vagues de chaleur.

Au cœur du dispositif, la Commission climat pour la région du Sahel (CCRS) assurera la collecte, l’analyse et la diffusion des données, en vue de transformer des informations techniques en alertes exploitables pour les populations les plus exposées aux risques climatiques.

Le projet cible huit zones humides essentielles au maintien des écosystèmes sahéliens. Il s’agit des régions d’Oubri et des Kuilsé, situées sur les bassins transfrontaliers de la Volta et du Niger au Burkina. Au Mali, six aires protégées dans la région de Bougouni sont concernées, tout comme au– Niger où deux sites Ramsar, le Dallol Bosso et la mare de Tabalak sont ciblés. Quant au Sénégal, c’est la réserve de biosphère du fleuve Sénégal qui est prise en compte dans le projet.

Ces écosystèmes, soumis à une dégradation accélérée par les pratiques non durables et les effets du changement climatique, seront surveillés en temps réel afin de permettre une réaction rapide en cas de menace détectée.

Outre la mise en place des systèmes d’alerte, le projet comprend quatre composantes majeures comme renforcer la conservation des écosystèmes, à travers une étude de vulnérabilité climatique et l’appui à des initiatives d’économie verte portées notamment par les femmes et les jeunes, améliorer la gestion durable de l’eau et des ressources agroforestières et halieutiques, en soutenant la gouvernance locale et les capacités communautaires, développer des services climatiques locaux adaptés, intégrant l’anticipation des risques ainsi qu’assurer la coordination régionale via une unité de gestion rattachée à la CCRS, chargée du suivi, de la planification et de la capitalisation des bonnes pratiques.

Le don, accordé par le Guichet d’action climatique du Fonds africain de développement, représente un investissement structurel dans l’adaptation climatique du Sahel, au-delà d’une simple réponse d’urgence.

Dans une région où les phénomènes extrêmes sont appelés à s’intensifier, la mise en œuvre de systèmes d’alerte précoce est perçue comme un outil déterminant pour réduire les pertes, protéger les moyens de subsistance et renforcer la capacité collective de réponse des pays sahéliens, fait-on remarquer.

Le projet entrera en phase opérationnelle dans les mois à venir, sous le regard attentif des organisations climatiques qui y voient un modèle régional d’adaptation face aux crises environnementales globales.

(AIP)

kp

Share.

Comments are closed.

Exit mobile version