lundi, novembre 17

Abidjan, 17 nov 2025 (AIP)- Le haut représentant du président congolais, Sumbu Sita Mambu, et le chef de la délégation du groupe rebelle M23, Benjamin Mbonimpa, ont signé le samedi 15 novembre 2025 à Doha (Qatar), un nouvel accord pour un traité de paix dans l’est du Congo, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté des médiateurs américains et qataris.

Le Qatar, les Etats-Unis et l’Union africaine sont engagés dans des négociations visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles et où le M23 (soutenu par le Rwanda), s’est emparé des grandes villes de Goma (en janvier) et de Bukavu (en février). En juillet, il y a eu une déclaration de principes en faveur d’un « cessez-le-feu permanent », qui n’a pas mis fin aux combats, même si le front est resté relativement stable depuis le mois de mars.

« Une avancée positive vers une paix durable dans l’est de la RDC. Nous remercions le Qatar pour son engagement et ses efforts diplomatiques », a déclaré sur le réseau social X, le porte-parole de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, Anouar El Anouni.

« Cet accord ne comporte  aucune clause contraignante et ne modifiera pas la situation sur le terrain. Le texte contient huit protocoles, ou chapitres, consacrés aux causes profondes du conflit, qui seront négociés avant d’aboutir à un accord de paix global », a déclaré Benjamin Mbonimpa, représentant la délégation du M23 à Doha.

Parmi ces huit protocoles, figurent notamment la libération de prisonniers par les deux parties, la surveillance du cessez-le-feu ainsi que l’accès humanitaire aux régions de l’Est, selon les autorités congolaises.

Kinshasa a assuré samedi soir dans un communiqué que « le processus engagé vise à créer, dans les plus brefs délais, les conditions d’un changement réel et mesurable pour les populations.  Aucun statu quo n’est compatible avec cet objectif de paix ».

Le conseiller spécial du président américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a déclaré que « la mise en œuvre de l’accord était  l’aspect le plus important. C’était la raison pour laquelle de nombreux mécanismes ont été mis en place pour traiter les différents aspects de sa mise en œuvre.  Nous avons discuté de huit points de préoccupation et de huit sujets sur lesquels les deux parties se sont entendues. Ils ont signé aujourd’hui, ce qui constitue une étape majeure, mais il faut aussi considérer cela comme le point de départ de l’ensemble du processus ».

De son côté, le M23 n’a jamais reconnu ses liens avec Kigali, clame sa volonté de renverser le régime du président congolais, Felix Tshisekedi, et de se maintenir dans les zones sous son contrôle. La RDC et le Rwanda avaient signé un accord de paix fin juin à Washington, mais les deux pays ont reconnu début novembre le manque de progrès et se sont engagés « à redoubler d’efforts » pour mettre en œuvre l’accord, lors d’une nouvelle rencontre dans la capitale américaine.

Kinshasa réclame le retrait des troupes rwandaises de son sol. Kigali conditionne la levée de ses « mesures défensives » à la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé qu’il considère comme une « menace existentielle ».

Les combats ont continué ces derniers jours dans l’est de la RDC entre le M23 et l’armée congolaise, appuyée par des milices locales, et les deux camps s’accusent presque quotidiennement de violer le cessez-le-feu convenu en juillet.

(AIP)

tls/cmas

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