Abidjan, 19 nov 2025 (AIP) – Des milliers de civils demeurent pris au piège à El Fasher, dans le Nord du Darfour au Soudan, dans un contexte de violences intenses et d’insécurité généralisée, ont alerté le mercredi 19 novembre 2025, plusieurs agences des Nations Unies.
La région, décrite comme « l’épicentre mondial de la souffrance humaine » par le chef humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, se trouve confrontée à une dégradation alarmante de la situation humanitaire.
Selon l’UNICEF, certains civils sont retenus par des groupes armés contre rançon, tandis que d’autres sont empêchés de fuir en raison du coût prohibitif des transports. « Ces facteurs aggravent les risques de famine, de maladie et de violence », indique l’agence onusienne, soulignant que l’insécurité, les pillages et les routes bloquées exposent femmes et enfants à des menaces extrêmes.
La prise d’El Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR), début novembre, a provoqué un exode massif. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que près de 100.000 personnes ont fui la ville depuis le 26 octobre.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) fait également état de « graves violations » commises contre des civils ayant trouvé refuge dans d’autres localités du Darfour du Nord, des États du Nord et du Nil Blanc.
L’accès humanitaire demeure fortement compromis. Les principaux axes d’approvisionnement sont bloqués par les affrontements et les obstacles administratifs continuent de retarder l’acheminement de l’aide vitale.
Les agences humanitaires décrivent une situation de protection « extrêmement grave », marquée par des violences sexistes, des massacres et des pillages systématiques. L’UNICEF alerte également sur l’ampleur des traumatismes psychologiques chez les enfants, privés d’espaces sûrs et de services de soutien.
Parallèlement, la situation sécuritaire s’est fortement détériorée dans les États du Nord, du Sud et de l’Ouest du Kordofan, où des frappes aériennes, des attaques de drones et une mobilisation accrue des troupes ont été signalées depuis début novembre.
L’OIM estime qu’entre le 26 octobre et le 13 novembre, près de 40.000 personnes ont été déplacées dans le Kordofan, fuyant la violence et la dégradation rapide des conditions de vie. Malgré quelques livraisons de fournitures de santé, de nutrition et d’hygiène, l’UNICEF reconnaît que l’aide demeure largement insuffisante.
« Le siège du Kordofan du Sud entraîne une grave pénurie de nourriture et de fournitures médicales », alerte l’agence, qui réaffirme néanmoins son engagement à renforcer sa présence dans les zones les plus touchées, notamment au Darfour et au Kordofan, afin d’apporter un soutien vital aux enfants et aux familles les plus vulnérables.
(AIP)
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