mardi, novembre 25

Grand-Bassam, 25 nov 2025 (AIP) – Une étude diligentée par le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA) et l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) a démontré la nécessité de promouvoir la deuxième transformation de l’hévéa afin d’accroître la rentabilité et la compétitivité de la filière.

Un atelier de restitution de cette étude, portant sur « le développement de la petite transformation locale du caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire », s’est tenu mardi 25 novembre à Grand-Bassam, avec la participation d’experts, d’acteurs de la filière et de représentants de ministères techniques.

Selon M. Ehouman Moulokoni John Anderson, du département cultures d’exportation et de diversification au FIRCA, la Côte d’Ivoire, avec plus de 1,7 million de tonnes de caoutchouc, est certes le premier producteur africain et le troisième au niveau mondial, mais la valeur ajoutée de cette production reste limitée, du fait que la matière est majoritairement exportée après une transformation primaire.

Ainsi, face à une demande internationale en forte croissance, la « transformation locale n’est plus une option, mais  une nécessité stratégique, économique et sociale », a souligné M. Ehouman.

Il a été soutenu par le directeur général  de la promotion des agro-industries du ministère de l’Agricultur, du Développement dirable et des Productions vivrières, Jacques Datté qui estime que la transformation locale du caoutchouc est un impératif stratégique pour renforcer la souveraineté industrielle, réduire l’exposition aux fluctuations des marchés internationaux.

Pour le chef de mission de l’étude, Kouamé N’Da Valery, la première transformation dispose déjà d’une pléthore d’usines (41) implantées, et près d’une cinquantaine ont produit en 2024 environ 1,7 million de tonnes de caoutchouc granulé. Toutefois, les difficultés résident au niveau de la deuxième transformation, qui permettrait d’obtenir un produit final prêt à l’utilisation.

M. Kouamé a relevé qu’à peine 0,1 % de la production nationale est transformée localement, soit environ 2 000 tonnes par an, principalement destinées à la fabrication de matelas par quelques entreprises locales.

Pour atteindre l’objectif d’accroissement de la deuxième transformation, l’étude recommande de surmonter les défis liés au financement, à la formation, à l’accès aux marchés et à la structuration des acteurs, en s’inspirant des stratégies asiatiques et en favorisant les partenariats public-privé.

Elle préconise également la formation des agents techniques à la récolte du latex afin d’améliorer la qualité de la production, la création d’entreprises de transformation au profit de groupes de producteurs locaux, ainsi que la sécurisation de l’approvisionnement des usines en s’assurant de l’existence de débouchés commerciaux avant tout investissement.

L’étude sur le développement de la petite transformation locale du caoutchouc naturel devrait aboutir à la conception d’un catalogue illustré présentant les produits dérivés du caoutchouc naturel (latex, coagulum, feuilles fumées ou séchées à l’air, crêpes, latex concentré).

(AIP)

ko/tad/fmo

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