Bongouanou, 15 déc 2025 (AIP)- La célébration officielle de la fête des ignames, ou « Bédiélouo » en langue Agni Morofouè, s’est tenue vendredi 12 décembre 2025 à Abongoua, transformée cette année en un puissant acte politique et social en faveur de la cohésion et du développement.
L’édition, qui marquait les 30 années de règne du chef du village, Nanan Eba Louis Serge, a été placée sous le sceau de la réconciliation, un choix délibéré pour restaurer la confiance et affirmer que l’unité est la condition sine qua non de la progression communautaire dans le Moronou.
La fête du Bédiélouo, l’une des plus anciennes traditions de la tribu Ahua du Moronou, a revêtu une signification exceptionnelle cette année. Dans son discours, le président de la Mutuelle de développement économique, social et culturel d’Abongoua (MUDESCA), Ané Boni Siméon, a d’abord rappelé sa portée spirituelle et sociale fondamentale marquée par la fin d’un cycle agricole et reconnaissance pour les récoltes, la purification des cœurs et ouverture d’une nouvelle saison de bénédictions et le moment privilégié de retrouvailles familiales et de dialogue intergénérationnel.
Cependant, c’est l’anniversaire des 30 années de règne de Nanan Eba Louis Serge qui a donné à cet événement une résonance particulière. Ces trois décennies ont été saluées comme un gage de stabilité, d’écoute, de patience et de sagesse au service d’Abongoua. Soulignant l’importance de ce jalon, le président de la MUDESCA a indiqué que le chef avait choisi de faire de ce Bédiélouo 2025 un message fort en faveur du vivre-ensemble et de la cohésion sociale.
Ané Boni a utilisé l’expérience de la Mutuelle pour illustrer le lien vital entre la paix interne et l’avancement des projets. Évoquant son propre parcours à la tête de la MUDESCA, il a reconnu les difficultés et incompréhensions qui avaient marqué le début de sa mandature, notamment des querelles et des blessures morales entre frères.
Il a toutefois salué le retour progressif de la paix, affirmant avec force que la démarche de réconciliation engagée a produit des résultats concrets tels que la restauration de la confiance au sein de la communauté, le renforcement de la collaboration entre les jeunes et l’avancée significative des projets communautaires.
Pour le président de la MUDESCA, le diagnostic est qu’« un village divisé est condamné à la stagnation », tandis qu’un village réconcilié progresse résolument vers le développement.
L’événement a servi de plateforme pour tracer la voie d’un avenir uni et prospère. Ané Boni Siméon a estimé que l’association de la fête de l’igname, symbole de renouveau, et de la réconciliation, symbole de renaissance des cœurs, dessine le chemin d’un Abongoua fort et résolument tourné vers le développement durable.
Il a conclu son discours par un double appel, invitant la population à demeurer unie dans l’amour, l’humilité et le travail, afin de léguer aux générations futures un héritage de paix et de solidarité, appelant l’ensemble de la communauté à rendre un hommage collectif et vibrant au chef du village, Nanan Eba Louis Serge, pour ses 30 années de règne ininterrompu et de stabilité au service d’Abongoua et de la tribu Ahua.
(AIP)
Sa/kp
