Abidjan, 15 déc 2025 (AIP) – Des représentants d’institutions publiques, de cabinets de conseil, de partenaires de la coopération internationale ainsi que des investisseurs potentiels ont pris part mercredi 10 décembre 2025 à la présentation des résultats d’une étude visant à identifier des opportunités d’investissement dans des projets de « carbone forestier » en Côte d’Ivoire à l’initiative de l’Agence belge de coopération, Enabel.
Présentant cette étude au nom du cabinet AETS Afrique, Olivier Cargill a insisté sur l’importance de la sécurité foncière, qu’il a qualifiée de préalable indispensable à tout investissement de long terme.
Afin de rassurer des capitaux engagés sur des périodes pouvant atteindre 30 ans, le cabinet a concentré son analyse sur le domaine privé de l’État, en particulier les forêts classées et les aires protégées, écartant volontairement le domaine rural coutumier, jugé à ce stade trop exposé aux risques.
« Un investisseur ne consentira pas à mobiliser plusieurs dizaines de millions d’euros dans un projet si le foncier est contesté ou si le cadre juridique n’est pas suffisamment sécurisé », a souligné M. Cargill.
Sur cette base, les experts ont croisé un large éventail de données cartographiques, socio-économiques et réglementaires afin d’élaborer un « atlas des opportunités ».
Pour les auteurs de l’étude, celle-ci constitue avant tout un instrument permettant de structurer des projets crédibles et bancables, afin de démontrer que des modèles économiques viables peuvent émerger de la réalité complexe des forêts ivoiriennes, là où l’on a trop souvent tendance à vouloir réglementer avant de disposer d’une connaissance approfondie du terrain.
La présentation de ces opportunités a suscité de nombreuses interrogations parmi les participants, notamment en ce qui concerne le cadre réglementaire ivoirien. Une loi relative au changement climatique, promulguée en juin 2025, stipule en effet que les crédits carbones générés sur le territoire national « appartiennent à l’État », une disposition susceptible de freiner l’intérêt des investisseurs privés.
L’étude réalisée par AETS Afrique ne prétend pas apporter l’ensemble des réponses aux défis du secteur. Elle se veut avant tout un outil d’identification et de structuration de projets, destiné à démontrer que des modèles économiquement viables peuvent émerger de la réalité complexe des écosystèmes forestiers ivoiriens.
Le représentant du cabinet du Premier ministre, Jean-Marie Delon, a souligné que cette étude met en évidence l’existence d’opportunités concrètes, réaffirmant l’engagement du gouvernement en faveur de la restauration des forêts et appelant à une action concertée de l’ensemble des acteurs concernés.
Cette étude a par ailleurs contribué à la mobilisation du secteur privé autour des projets carbone identifiés en Côte d’Ivoire, en favorisant la présentation des opportunités d’investissement et la mise en relation entre porteurs de projets, concessionnaires et investisseurs financiers, dans l’optique de faire émerger des projets intégrés, financés en partie par les crédits carbone.
(AIP)
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