Abidjan, 16 déc 2025 (AIP)- Le groupe armé Alliance Fleuve Congo–Mouvement du 23 mars (AFC/M23) a annoncé, dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 décembre 2025, son retrait « unilatéral » de la ville d’Uvira, située dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), région en proie à de violents affrontements.
Selon des informations relayées par des médias internationaux, l’AFC/M23 affirme se retirer « unilatéralement, comme demandé par les États-Unis », tout en assortissant cette décision de certaines conditions, notamment la démilitarisation de la ville, la protection des populations civiles et le contrôle du cessez-le-feu par le déploiement d’une force tierce.
La veille, l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, s’est dite « déçue de la situation » sécuritaire, tout en avertissant que l’administration du président Donald Trump entend « travailler très étroitement avec tous les pays concernés » par les accords en cours. Elle a également évoqué le recours à des outils diplomatiques, à des sanctions, ainsi qu’à des actions bilatérales et multilatérales pour favoriser leur mise en œuvre.
Samedi, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, avait dénoncé, dans une publication sur ses réseaux sociaux, « une violation claire » des accords de Washington conclus le 4 décembre dernier entre Kinshasa et Kigali, accusant le Rwanda de manquements à ses engagements. Il avait annoncé que des mesures étaient à l’étude afin d’assurer le respect de cet accord tripartite.
Vendredi, l’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz, avait pour sa part accusé le Rwanda de conduire la région vers une instabilité accrue, en contradiction avec « les avancées vers la paix observées sous la direction de Donald Trump ».
Le même jour, le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a appelé le Conseil de sécurité à une réaction « claire et résolue » afin d’« enrayer les risques de fragmentation du pays », se disant préoccupé par « des conséquences incalculables » si la situation continuait de se détériorer.
Plus tôt, le 12 décembre, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait exhorté les parties à une « cessation immédiate et inconditionnelle » des hostilités dans la province du Sud-Kivu, rappelant que les combats opposant les forces loyalistes aux groupes armés sont alimentés à la fois par des motivations sécuritaires, économiques et ethniques.
(AIP)
jco/sn/cmas

