jeudi, décembre 18

Abidjan, 18 déc 2025 (AIP) – La transformation du Port autonome d’Abidjan (PAA) sur la dernière décennie fait désormais l’objet d’un livre de référence, intitulé “ Administration et Gestion des Ports : le poumon de l’économie mondiale de A à Z’’, l’ouvrage de l’ingénieur-écrivain Hyacinthe N’Guessan Maunny a été présenté à la presse lors d’une conférence organisée le mercredi 17 décembre 2025 au Plateau, mettant en lumière une mutation portuaire portée par une vision stratégique assumée et un leadership revendiqué.

À travers le regard d’un témoin direct, l’auteur retrace dix années de réformes et d’investissements qui ont fait basculer le Port d’Abidjan d’une position de fragilité à celle de hub maritime convoité en Afrique de l’Ouest et du Centre. « En dix ans, le port a atteint un niveau qui, ailleurs, aurait nécessité un demi-siècle », a affirmé Hyacinthe N’Guessan Maunny, évoquant des réalisations dont l’ampleur peut sembler irréelle à qui ne les a pas vécues de l’intérieur.

Le livre documente notamment l’élargissement de la passe du canal de Vridi, l’approfondissement du chenal, la construction d’un port de pêche moderne, la mise en service d’un second terminal à conteneurs, ainsi que la livraison de terminaux rouliers et céréaliers. Ces infrastructures, a déclaré l’écrivain, adossées à des choix technologiques audacieux, ont permis au Port d’Abidjan d’accueillir des navires de plus grande capacité et de s’inscrire durablement sur les grandes lignes maritimes internationales.

Au cœur de ce récit se trouve le rôle du directeur général du Port autonome d’Abidjan, Hien Yacouba Sié, présenté comme l’architecte d’une transformation à la fois technique et humaine. L’auteur souligne un management fondé sur la clarté de la vision, la cohérence des décisions et la confiance accordée aux compétences africaines, avec un recours assumé à des ingénieurs, cabinets et experts du continent.

« Faire confiance à des Africains pour réaliser des ouvrages de cette envergure a été un choix structurant », a-t-il insisté, évoquant des projets réalisés avec des standards comparables aux meilleures pratiques internationales.

L’ouvrage ne se limite pas à un hommage institutionnel. Structuré en 19 chapitres et fort de 240 pages, il se veut aussi un outil pédagogique, définissant le port comme un écosystème complexe, loin de l’image réductrice de simple machine à revenus. Hyacinthe N’Guessan Maunny y aborde les enjeux de gouvernance, de souveraineté économique, de diplomatie logistique et de coopération interportuaire, tout en ouvrant une réflexion sur le port africain intelligent de demain.

Une place particulière est accordée à la question des compétences féminines, que l’auteur juge déterminantes pour l’avenir du secteur. Il appelle les femmes à investir les métiers stratégiques et les sphères de décision, estimant que le développement portuaire ne peut se concevoir sans une représentation équilibrée, dans un contexte où les femmes restent minoritaires dans les instances dirigeantes du monde portuaire.

Représentant le comité de direction du Port autonome d’Abidjan, Chérif Tiémoko a salué un ouvrage qui « trace la mémoire » et donne corps à une histoire souvent absente des récits africains. Selon lui, l’écriture de ce témoignage confère une crédibilité particulière à la transformation du port, rappelant que « quand on n’écrit pas, c’est comme si les hommes et leurs actions n’avaient pas existé ». Il a également souligné le caractère visionnaire et courageux du leadership qui a permis de dépasser les prévisions et de repositionner Abidjan parmi les ports attractifs du continent.

Ingénieur en génie civil, diplômé de l’École supérieure des travaux publics de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro , auteur d’un premier ouvrage publié en 2006 et officier de l’Ordre du mérite ivoirien, Hyacinthe N’Guessan Maunny revendique à travers ce livre un acte de gratitude et de transmission. Pour lui, témoigner est une responsabilité des cadres africains afin d’inspirer les générations futures et de préserver la mémoire des grandes transformations portées par le continent.

(AIP)

rd/zaar

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