Abidjan, 18 déc 2025 (AIP) – Le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a mobilisé 11 milliards de dollars lors de la 17ᵉ reconstitution de ses ressources (FAD-17), en décidant de consacrer un tournant majeur vers un modèle de développement africain axé sur l’investissement, le partage des risques et la responsabilité collective.
Cette mobilisation record, obtenue auprès de 43 partenaires, enregistre une hausse de 23 % par rapport au cycle précédent, et ce, dans un contexte mondial marqué par la contraction des budgets d’aide au développement. Pour les dirigeants du Groupe de la BAD, ce résultat traduit une confiance renouvelée dans les perspectives économiques du continent et dans la capacité de l’Afrique à porter elle-même sa transformation.
« Ce n’est pas seulement une reconstitution de ressources, c’est un tournant », a déclaré le président du Groupe de la BAD, Sidi Ould Tah, soulignant que les partenaires ont fait le choix de « l’ambition plutôt que la réduction des dépenses ».
Fait inédit, 23 pays africains ont contribué directement au FAD-17, mobilisant 182,7 millions de dollars, soit cinq fois plus que lors de la précédente reconstitution. Dix-neuf d’entre eux participaient pour la première fois. Cette dynamique marque, selon M. Ould Tah, une rupture, vu que « L’Afrique n’est plus seulement bénéficiaire, elle devient co-investisseur de son propre avenir ».
Au-delà des montants, le FAD-17 introduit un changement structurel avec un nouveau modèle financier permettant d’introduire des instruments innovants comme les capitaux hybrides et d’utiliser les ressources concessionnelles pour attirer davantage de capitaux privés. Chaque dollar investi devrait ainsi catalyser plus de 2,5 dollars de financements additionnels.
La reconstitution s’accompagne également de partenariats de cofinancement d’envergure, notamment jusqu’à 800 millions de dollars de la BADEA et deux milliards de dollars du Fonds de l’OPEP pour le développement international, renforçant la capacité du FAD à intervenir dans des contextes fragiles.
Les ressources du FAD-17 bénéficieront à 37 pays africains à faible revenu ou en situation de fragilité, avec des priorités ciblées sur l’accès à l’énergie, la sécurité alimentaire, le capital humain, l’intégration régionale et les infrastructures résilientes.
Coorganisée à Londres par le Royaume-Uni et le Ghana, la session de promesses de contributions a ainsi consacré une nouvelle ère où le financement du développement en Afrique s’affirme comme un investissement stratégique au service de la stabilité et de la croissance durable.
(AIP)
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