Téhini, 19 déc 2025 (AIP) – L’ONG Action contre la faim (ACF) a officiellement inauguré, mercredi 17 décembre 2025, face à la recrudescence des violences basées sur le genre (VBG) dans une zone confrontée aux tensions entre agriculteurs et éleveurs et au flux de demandeurs d’asile, une troisième salle d’écoute dans le département de Téhini, en présence des autorités administratives et sanitaires locales.
Cette nouvelle structure, installée au centre social de la ville et équipée en matériels bureautiques par l’ONG, répond à une demande pressante du sous-préfet Koné Moustapha, formulée depuis plusieurs mois, dans le cadre du projet Yèrètali, un programme d’appui au développement, à l’autonomisation communautaire et à la résilience.
Le département de Téhini connaît une situation humanitaire préoccupante, marquée par des conflits fonciers récurrents entre agriculteurs et éleveurs, ainsi qu’un afflux important de demandeurs d’asile. Ces tensions alimentent les violences conjugales et les maltraitances juvéniles, créant un besoin urgent de structures d’accompagnement psychosocial.
« Cette salle vient aider les victimes des violences conjugales et des maltraitances juvéniles à trouver une oreille attentive et discrète pour se confier dans cette zone fragilisée », a expliqué le sous-préfet Koné Moustapha, qui a salué l’engagement humanitaire d’ACF dans le département.
Depuis sa mise en service en mars 2025, le centre social de Téhini a déjà enregistré plus de 80 cas de violences basées sur le genre, concernant aussi bien des adultes que des enfants. Cette troisième salle d’écoute vient ainsi renforcer les capacités de prise en charge du département.
Selon le responsable de projet à ACF, Diané Siaka, cette initiative découle d’une étude menée par l’ONG dans le département, qui a révélé des besoins importants en matière de santé mentale, de soutien psychologique et de lutte contre les VBG. « L’ouverture de cette salle d’écoute vient apporter une réponse concrète à ces défis et accompagner les actions gouvernementales », a-t-il déclaré.
Le directeur du centre social, Koné Sinaly, s’est félicité de cette réalisation et a annoncé la création prochaine d’une plateforme départementale de lutte contre les VBG pour améliorer la prise en charge des victimes. Cette initiative devrait permettre de coordonner les différents acteurs intervenant dans ce domaine.
Le directeur départemental de la Santé, Koné Vazoumana, a salué la qualité du partenariat entre ACF, le district sanitaire et le centre social. Il estime que cette troisième salle d’écoute « contribue à renforcer la prise en charge globale des cas de violences basées sur le genre ainsi que l’accompagnement des personnes en détresse psychologique ».
Tout en remerciant ACF, le sous-préfet a toutefois invité le directeur du centre social à « faire bon usage de ces matériels et fournir des résultats probants ». Il a insisté sur la nécessité d’aller au-delà du simple enregistrement des cas. « Il ne faut pas se contenter d’enregistrer les cas de VBG seulement, mais il est nécessaire de montrer la suite du traitement de ces cas et donner des perspectives afin d’une éventuelle évaluation de leur apport dans l’amélioration de l’indice du développement humain (IDH) », a-t-il souligné.
Le centre social de Téhini, créé en décembre 2023, dispose désormais de trois salles d’écoute pour répondre aux besoins croissants des populations vulnérables du département.
(AIP)
Ota/kp
