Bouaké, 25 déc 2025 (AIP)-Le comité d’experts chargé de l’étude sur le développement et la promotion de la culture ainsi que des institutions socio-culturelles et éducatives dans le District autonome de la Vallée du Bandama a présenté, mardi 23 décembre 2025, son rapport provisoire, lors d’une cérémonie de restitution organisée au campus 1 de l’Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké.
La rencontre s’est déroulée en présence du ministre-gouverneur du District autonome de la Vallée du Bandama, Jean Claude Kouassi, des autorités administratives, politiques et coutumières de la ville de Bouaké, ainsi que des autorités académiques de l’Université Alassane Ouattara.
Commanditaire de l’étude, le ministre-gouverneur Jean Claude Kouassi a indiqué que cette initiative s’inscrit dans la vision qu’il porte depuis sa nomination à la tête du district, visant à faire de la Vallée du Bandama une terre d’hospitalité, un pôle de développement, de prospérité et de progrès, ainsi qu’un espace de cohésion sociale et d’entente fraternelle.
Selon lui, aucun développement durable ne peut être envisagé sans une connaissance approfondie des réalités sociales, culturelles et institutionnelles des populations. Il a souligné que le développement doit nécessairement prendre en compte l’identité communautaire et culturelle, l’homme étant le bénéficiaire principal des politiques publiques.
Jean Claude Kouassi a relevé que les langues, les savoirs, les traditions, les us et coutumes du territoire sont confrontés à un désintérêt croissant des jeunes générations, de plus en plus tournées vers une culture mondiale standardisée, entraînant une érosion des spécificités locales et régionales. C’est dans ce contexte que le District autonome de la Vallée du Bandama a sollicité l’expertise de chercheurs de l’Université Alassane Ouattara et de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD) afin de conduire une étude de référence sur la culture et les institutions socio-culturelles et éducatives du district.
Le ministre-gouverneur a salué le travail réalisé par les experts, indiquant que cette étude constitue un outil d’aide à la décision pour lire le passé des peuples du district, apprécier ce passé dans le choix des axes de développement et se projeter dans l’avenir. Il a assimilé cette démarche au concept akan du « Sankofa », qui consiste à retourner aux sources pour construire le présent et préparer le futur.
Il a estimé que l’état des lieux socio-culturel et ethno-culturel présenté permettra de valoriser le patrimoine culturel, les traditions, les langues et les savoirs locaux, de redynamiser les institutions traditionnelles et socio-culturelles, et de renforcer le socle éducatif au bénéfice des jeunes générations. Il a également évoqué les risques de dépersonnalisation de certaines populations du district, liés à la méconnaissance de l’histoire et des traditions locales, une situation qu’il a jugée préjudiciable à la construction de l’Ivoirien nouveau souhaitée par le président de la République, Alassane Ouattara.
À cette occasion, Jean Claude Kouassi a appelé à l’implication des autorités politiques et administratives, des chefs traditionnels, des guides religieux et des responsables communautaires afin de restaurer les valeurs endogènes des régions de Gbêkê et du Hambol, renforcer les fondements identitaires des communautés, régénérer les valeurs collectives et consolider l’unité nationale et la cohésion sociale par l’apprentissage des valeurs culturelles.
L’intervention du ministre-gouverneur a été suivie de la présentation du rapport provisoire par le comité d’experts conduit par le professeur Kouakou N’Guessan François, président honoraire de l’Université Alassane Ouattara. Celui-ci a expliqué que l’étude vise à contribuer à la construction de la personnalité du District autonome de la Vallée du Bandama, une personnalité reposant sur des dimensions culturelles, éducatives et économiques.
Il a précisé que le projet s’appuie sur les institutions traditionnelles, notamment, les us et coutumes, afin de permettre aux différentes générations de mieux connaître leur environnement socioculturel et de vivre en harmonie. Selon le professeur Kouakou N’Guessan François, la transmission des traditions constitue un enjeu majeur, dans la mesure où nombre d’entre elles ne sont pas enseignées de façon formelle, ce qui favorise leur disparition progressive.
L’étude propose des orientations destinées à accompagner les populations dans la préservation de leurs valeurs cardinales et de leur identité culturelle, tout en tenant compte des mutations socio-culturelles en cours au sein du district.
(AIP)
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