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Actualité électorale

Côte d'Ivoire-AIP/Inter/ En France, la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon fragilise la majorité présidentielle

Côte d'Ivoire-AIP/Inter/ En France, la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon fragilise la majorité présidentielle

Par MARYAM COULIBALY / 12 octobre 2025 à 13:39 / il y a 7 heures / Temps de lecture : 3 min

Abidjan, 12 oct 2025 (AIP) – La décision du président Emmanuel Macron de reconduire Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, vendredi 10 octobre, continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique française, mais aussi d’importantes fissures dans le camp présidentiel.

Alors que le nouveau chef du gouvernement s’emploie à former son équipe et à préparer la présentation du budget 2026, la coalition présidentielle, déjà fragilisée par la dissolution surprise de 2024, apparaît plus divisée que jamais.

Sébastien Lecornu, qui avait annoncé deux jours plus tôt sa volonté de quitter Matignon, a justifié son retour par un “devoir de responsabilité” et la nécessité de “mettre un terme à la crise politique”. Dans un message publié sur le réseau X, il a promis une équipe “incarnant le renouvellement et la diversité des compétences”, assurant vouloir “répondre aux problèmes de la vie quotidienne des Français”.

Mais cette reconduction a déclenché une véritable tempête politique. La gauche, unanime, dénonce un “mépris du Parlement” et prépare une motion de censure commune. “C’est un choix inacceptable”, a réagi Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis, tandis que Fabien Roussel (PCF) a fustigé un président qui “gouverne par la colère”. Jordan Bardella (RN) a, de son côté, annoncé que son parti “censurerait immédiatement cet attelage sans avenir”.

Dans le camp présidentiel, la décision d’Emmanuel Macron a également ravivé des tensions profondes. Le “socle commun” – formé de Renaissance, Horizons, MoDem, UDI et Les Républicains modérés – se fissure.

Les Républicains, dirigés par Bruno Retailleau, ont tranché : ils ne participeront pas au gouvernement et se limiteront à un “soutien texte par texte”, une décision prise au terme d’un bureau politique qualifié de “très violent” par plusieurs élus. L’UDI adopte une position similaire, promettant une “collaboration loyale mais exigeante”, refusant de voter le budget “à n’importe quel prix”.

Chez les alliés historiques d’Emmanuel Macron, les réticences s’accumulent. Horizons, le parti d’Édouard Philippe, réserve sa participation “dans l’attente des propositions du Premier ministre pour le pays”, tandis que le MoDem, par la voix de Marc Fesneau, réclame des “clarifications” sur la ligne politique du futur gouvernement avant de définir la nature de son soutien. “Sortir de l’ambiguïté est un impératif pour avancer”, a-t-il insisté sur X.

Même au sein de Renaissance, la reconduction de Lecornu ne suscite guère d’enthousiasme. “C’est la décision du président”, a simplement commenté Gabriel Attal. Plusieurs figures du mouvement, dont Agnès Pannier-Runacher et Gérald Darmanin, ont d’ailleurs écarté un retour au gouvernement.

Cette situation rend la tâche de Sébastien Lecornu particulièrement ardue. Selon le politologue Benjamin Morel, “la reconduction du Premier ministre s’apparente à un pari risqué”, susceptible “d’attiser la colère” et d’exposer le gouvernement à une censure parlementaire dès son discours de politique générale. Le nouveau cabinet doit être présenté avant le 13 octobre, date limite pour le dépôt du projet de loi de finances 2026.

(AIP)

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