Côte d’Ivoire-AIP/ Journée des personnes âgés : une association plaide pour une meilleure valorisation de la retraite en milieu rural
Par AIP Bongouanou / 7 décembre 2025 à 18:14 / il y a 4 jours / Temps de lecture : 3 minBongouanou, 8 déc 2025 (AIP) – La présidente de l’Association des retraités d’Assié-Koumassi (ARAK), Mme Soro Anne-Marie Gnambé, a appelé, vendredi 5 décembre 2025 à Assié-Koumassi, à considérer la retraite comme une étape de valorisation humaine et sociale, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes âgées (JIPA).
Ancienne assistante de direction bilingue durant 23 ans et demi, Mme Soro Anne-Marie Gnambé est à la retraite depuis 2006, après un départ anticipé. Installée définitivement à Assié-Koumassi, elle a invité les retraités à regagner leurs villages d’origine. « Revenir au village permet de désengorger les villes, de laisser nos maisons aux enfants et petits-enfants, et surtout de nous ressourcer dans nos us et coutumes pour transmettre les valeurs à la postérité », a-t-elle expliqué.
À la tête de l’ARAK, elle a rappelé que son association n’est pas fondée sur la recherche de profit, mais sur la fraternité et le bien-être de ses membres. « À un certain âge, il faut arrêter de se stresser pour l’argent. L’essentiel, c’est de demander à Dieu la santé pour profiter de ce que nous avons acquis. Nous nous retrouvons pour partager, vivre fraternellement et profiter sainement de la vie », a-t-elle indiqué.
Refusant toute vision négative de la vieillesse, Mme Soro Anne-Marie a affirmé que la retraite ne constitue ni une maladie, ni un handicap, encore moins un signe de pauvreté. « À bientôt 70 ans, je me considère encore comme jeune. L’âge est un simple chiffre. La retraite est une joie. Le chemin qui reste est plus court que celui parcouru ; il faut donc en profiter pleinement et montrer aux plus jeunes que vieillir est une grâce », a-t-elle soutenu.
Elle a également exhorté les familles africaines à maintenir les personnes âgées au cœur du foyer. « Le vieux ne doit pas être une charge, mais un baobab sous lequel tout le monde vient s’asseoir pour apprendre, écouter son histoire et s’enrichir de son expérience », a-t-elle déclaré, déplorant l’abandon progressif de cette tradition dans certaines sociétés.
Sur le plan sanitaire, la présidente de l’ARAK a insisté sur l’importance de la prévention et de l’autosurveillance. Elle a recommandé à chaque retraité de se doter d’un tensiomètre et d’un glucomètre afin de suivre régulièrement sa tension et son taux de sucre, soulignant que de nombreux villageois ne disposent pas des moyens nécessaires pour acquérir ces équipements.
Se déclarant elle-même diabétique et hypertendue, Mme Gnambé a témoigné des bienfaits de la vie au village sur sa santé. « En ville, mon taux de sucre est souvent élevé. Dès que je rejoins le village, il se normalise grâce à la marche, au travail au champ, à l’air pur et au repos. Je respecte mon régime alimentaire et prends régulièrement mes médicaments », a-t-elle confié.
Elle a enfin rappelé que le diabète et l’hypertension ne sont pas des fatalités, mais des maladies qui peuvent être maîtrisées grâce à une vie saine, une activité physique régulière et un suivi médical approprié. « Le retraité qui veut vivre longtemps doit se prendre en charge », a-t-elle conclu.
(AIP)
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