Abidjan, 29 sept 2025 (AIP) – En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays, les formes de campagne électorale sont encadrées par la loi et combinent de plus en plus pratiques traditionnelles et outils modernes. Le numérique, à travers les réseaux sociaux, s’invite ainsi dans un contexte déjà animé par des rassemblements de masse soutenus par une forte communication audiovisuelle.
Meetings et rassemblements publics : la forme la plus visible de la campagne
Cette forme de campagne se caractérise par des meetings et rassemblements publics organisés dans des lieux parfois emblématiques. Parmi eux : la place Ficgayo à Yopougon, le Complexe sportif Jesse Jackson, la Place CPI. Dans d’autres communes, on peut citer la place Incha La à Koumassi, la place Laurent Gbagbo et Seny Fofana à Port-Bouët, le Stade d’Angré (Cocody), le terrain d’Anono ou encore le stade de Marcory Résidentiel.
L’objectif est de montrer sa force de mobilisation, galvaniser la base militante et exposer les grands axes du programme du candidat.
Rencontres de proximité
Pour les partis ou candidats disposant de moyens plus modestes, des réunions plus petites sont organisées avec des leaders communautaires, des chefs traditionnels ou religieux, afin de rester au plus près des populations. Dans cet esprit, des dîners politiques, des visites de marchés, de mosquées ou d’églises sont initiés pour se « fondre » dans la foule et obtenir l’adhésion des acteurs locaux.
Tournées et caravanes
Les candidats se déplacent à l’intérieur du pays pour rencontrer les populations locales. Les circuits prévoient des escales dans certaines localités pour se rapprocher des électeurs et recueillir leurs aspirations. Ces tournées servent également à jauger la popularité des candidats au-delà de la capitale.
Elles sont souvent animées par des caravanes de véhicules décorés aux couleurs des partis, accompagnées de sonorisation diffusant jingles et slogans.
Affichage et matériel de propagande
À l’aide d’affiches géantes installées dans les villes et aux abords des routes, les candidats affichent leur présence politique. Ces affiches peuvent représenter le candidat seul ou avec des représentants de la population.
D’autres matériels de propagande complètent la campagne : tee-shirts, casquettes aux couleurs du parti, banderoles dans les rues, tracts et livrets-programmes. L’ampleur de cette promotion dépend des moyens financiers investis par chaque candidat.
Campagne médiatique traditionnelle
Les spots officiels et débats sont diffusés à la radio et à la télévision selon un temps d’antenne réglementé par la Commission électorale indépendante (CEI) dans les médias publics, qui doivent garantir un accès équilibré aux candidats.
Dans la presse écrite ou en ligne, interviews, communiqués et encarts publicitaires complètent cette stratégie.
Campagne numérique
Cette forme de campagne, en forte croissance ces dernières années, utilise les réseaux sociaux tels que Facebook, WhatsApp, TikTok et YouTube pour toucher les jeunes électeurs, ainsi que les adultes adeptes du numérique. Les vidéos de meetings sont diffusées en direct ou en streaming, accompagnées de slogans et de clips musicaux politiques.
Les petits partis et candidats indépendants misent particulièrement sur cette proximité numérique. Cependant, cette méthode comporte des risques, notamment la diffusion de fake news, de désinformation ou de discours de haine.
Si la campagne électorale en Côte d’Ivoire reste fortement marquée par la ferveur populaire des meetings et tournées à l’intérieur du pays, l’essor du numérique transforme désormais en profondeur la manière d’interagir avec les électeurs. Entre traditions et innovations, le défi demeure de concilier efficacité politique et respect des règles démocratiques, afin que le débat électoral reste un véritable vecteur de participation citoyenne et de cohésion nationale.
La campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 se déroulera sur 14 jours, du vendredi 10 octobre à 0h00 au jeudi 23 octobre à minuit, conformément au décret n°2025-649 du 30 juillet 2025.
Le scrutin se tiendra dans 11 906 lieux de vote, dont 11 835 en Côte d’Ivoire et 71 à l’étranger, répartis sur 25 678 bureaux de vote (25 370 sur le territoire national et 308 hors du pays).
(AIP)
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