dimanche, décembre 14

Abidjan, 14 dec 2025 (AIP)- La présidente du Réseau Alliance Droits et Santé (ADS), Caroline Tapsoba, s’est réjouie des avancées significatives dans la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), 13 ans après la mise en œuvre du projet “Alliance transformative”, une approche impliquant directement les bénéficiaires dans l’identification des besoins et la définition des axes d’intervention.

Mme Tapsoba, également cheffe du département projets et programmes de l’Association Songui Manégré / Aide au Développement Endogène (ASMADE) au Burkina Faso, a soutenu cette approche participative et inclusive, lors du webinaire organisé le mercredi 10 décembre 2025, avec le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) autour du thème : « Réseau Alliance Droits et Santé, 13 ans d’existence : acquis, défis et perspectives ». Pour elle, le principe de ce projet est d’assurer une prise en charge intégrale et coordonnée des survivantes de VBG.

Le projet est mis en œuvre dans six pays, à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal.

Lawali Amadou, projet ADS-Niger

Concernant la mise en oeuvre dans son pays, le coordonnateur du projet Alliance Transformative au Niger, Amadou Lawali, a souligné que les interventions sont contextualisées selon les réalités de chaque pays membre.

Ainsi, au Niger, la stratégie repose sur deux axes majeurs que sont, d’abord, la lutte contre les VBG, le mariage d’enfants et le mariage forcé, et ensuite, la promotion des droits et de la santé sexuelle et reproductive des femmes et filles en situation de handicap. “Les VBG au Niger ont un taux de prévalence de 29 %, atteignant 38,2 % chez les femmes, contre 16,3 % chez les hommes. Par ailleurs, 63,6 % des femmes ont été en union avant l’âge de 18 ans”, selon M. Lawali.

Il a toutefois salué les efforts du gouvernement nigérien, qui a adopté de la Stratégie nationale de prévention et de réponse aux VBG, abus et exploitations sexuelles (2024-2028), ainsi que la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants (2024-2028).

Grâce au projet Alliance Transformative, 144 mariages de jeunes filles ont pu être retardés ou annulés, des capacités locales ont été renforcées et plusieurs collectivités territoriales mobilisées. Le projet a également permis l’installation de rampes d’accès dans des structures de santé, facilitant la mobilité des personnes en situation de handicap, et la promotion de l’éducation des jeunes filles.

Maiga Adam Dicko, Projet ADS-Mali

La directrice exécutive de l’AJICAD au Mali, Maïga Adam Dicko, a mis en avant les résultats encourageants dus à la synergie d’actions entre les organisations membres de l’ADS. Elle a toutefois relevé plusieurs défis, notamment le mariage d’enfants, le contexte sécuritaire et l’instabilité politique, qui entravent le déploiement des actions. Elle soutient que malgré ces obstacles, les acteurs poursuivent leurs efforts, notamment en faveur du durcissement de la législation malienne sur les VBG.

La responsable plaidoyer à Equipop Sénégal, Kaya Sy, en sa qualité de membre du conseil de l’Alliance, a indiqué que les efforts conjoints de l’ADS au niveau sous-régional ont contribué à influencer l’adoption par l’Union africaine d’une stratégie régionale de lutte contre les VBG.

Le projet mis en œuvre par le Réseau Siggil Jiggen, Jeunesse et Développement (JED), Equipop et le RAES a permis de mobiliser des ressources en faveur des organisations de jeunes dans la région nord, notamment dans la ville de Saint-Louis. Un centre adolescents a également été ouvert à Diamaguène, avec l’appui du projet, par l’organisation Takhawou Ndaw yi (« soutenir les jeunes » en langue wolof).

Au terme des échanges, les responsables du réseau ADS et les médias reconnaissent chacun à leur niveau, la nécessité de poursuivre et renforcer la dynamique collective pour une lutte efficace et durable contre les VBG, pour le respect des droits des femmes et des filles.

Le Réseau Alliance Droits et Santé, créé en 2013, regroupe 22 associations issues de six pays d’Afrique de l’Ouest. Il œuvre à l’amélioration du statut et de la santé des femmes et des filles à travers le plaidoyer, les campagnes de communication et les événements mobilisateurs impliquant leaders politiques, religieux et communautaires.

Ce webinaire a été organisé dans la dynamique de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée chaque 10 décembre, et qui met également fin à la campagne onusienne « 16 jours d’activisme contre les VBG ».

(AIP)

tls

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