Abidjan, 17 déc 2025 (AIP)-Le projet d’appui à la mise en œuvre de l’accord de partenariat économique intérimaire (PAPE) conclu entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne, lancé en juillet 2022, s’achèvera officiellement le 30 décembre 2025.
L’information a été donnée à l’occasion de l’atelier de présentation des résultats du projet organisé, mercredi 17 décembre 2025, à Abidjan. Cette rencontre a marqué la clôture du programme et permis de situer les acquis dans la perspective de la poursuite des efforts engagés.
Doté d’une enveloppe de 3,5 milliards de francs CFA et financé par l’Union européenne, le PAPE visait à appuyer la Côte d’Ivoire dans l’harmonisation de son cadre réglementaire, notamment en matière d’Obstacles techniques au commerce (OTC) et de normes sanitaires et phytosanitaires (SPS).
Le projet avait également pour ambition de renforcer, sur les plans institutionnel et opérationnel, les administrations douanière et fiscale, ainsi que de mettre en place une architecture institutionnelle capable de piloter et de suivre efficacement la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique intérimaire (APEI).
L’objectif global du PAPE était de contribuer à l’amélioration de la croissance économique de la Côte d’Ivoire. De manière spécifique, il s’agissait d’optimiser la mise en œuvre de l’APE intérimaire et de la Stratégie nationale y afférente.
Selon le coordonnateur du projet, Coulibaly Nanien Dokaha, le PAPE a concrètement favorisé le déploiement de l’APEI en Côte d’Ivoire en accompagnant le pays dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale, contribuant ainsi à son développement économique et à l’amélioration du bien-être social. Cela s’est traduit par le renforcement des capacités institutionnelles et techniques des acteurs publics et privés, une meilleure compréhension des règles commerciales et la promotion de la compétitivité du secteur privé ivoirien.
Il a précisé qu’à travers ses deux composantes, le projet a permis d’opérationnaliser la Commission nationale APE, de renforcer le plan de communication et de sensibilisation dédié à l’Accord, et d’accroître les capacités institutionnelles, techniques et opérationnelles de la Côte d’Ivoire sur les questions liées aux OTC, aux mesures SPS, à l’harmonisation réglementaire et à la transition fiscale. Des appuis spécifiques ont également été apportés à la Direction générale des Douanes (DGD) et à la Direction générale des Impôts (DGI).
Le PAPE a notamment amélioré le suivi et la traçabilité des échanges commerciaux grâce aux plateformes numériques et à l’interopérabilité entre la DGD et la DGI, simplifiant ainsi les procédures douanières et facilitant le commerce. Au niveau de l’administration fiscale, il a favorisé une gestion plus efficace et mieux ciblée, à travers des formations et l’utilisation accrue d’outils numériques pour le suivi, la conformité et l’aide à la prise de décisions stratégiques.
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre délégué chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Goli Kouamé Louis-Philippe, a souligné que les défis liés à la mise en œuvre de l’APE demeurent d’actualité. Il a notamment évoqué l’entrée en vigueur de la quatrième phase du démantèlement tarifaire à partir de janvier 2026, ainsi que le règlement européen sur la déforestation.
Estimant nécessaire de poursuivre l’accompagnement, il a appelé à un soutien accru au secteur privé et au renforcement des performances de l’administration publique afin de limiter les effets négatifs de la libéralisation commerciale.
« Le processus de consolidation et de renforcement de la plateforme d’échange DGD-DGI doit être mené à son terme. L’appui à la transition fiscale et la mise en œuvre de la stratégie nationale APE doivent rester des priorités dans le cadre de l’accompagnement de l’Union européenne. L’évaluation de l’impact fiscal net de l’APE demeure également une priorité pour l’État de Côte d’Ivoire », a-t-il recommandé.
Le chef de la délégation de l’Union européenne, Marc Buehmann, s’est pour sa part félicité de la bonne mise en œuvre du PAPE.
« Nous constatons que non seulement le démantèlement tarifaire prévu jusqu’à présent a été réalisé, mais qu’il a également eu un impact significatif sur l’augmentation des échanges commerciaux entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire. Depuis le dernier démantèlement en 2024, la quasi-totalité des machines et équipements industriels en provenance de l’Union européenne sont exonérés de droits de douane, ce qui devrait bénéficier à l’industrie ivoirienne », a-t-il déclaré.
Fruit d’un travail participatif ayant impliqué plusieurs départements ministériels, des organisations du secteur privé et de la société civile, le Projet d’appui à la mise en œuvre de l’APE intérimaire a été initié par le ministère délégué chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, en collaboration avec la Délégation de l’Union européenne et la Cellule de coordination de la coopération Côte d’Ivoire-Union européenne, afin de permettre au pays de tirer pleinement profit de l’Accord de partenariat économique intérimaire, ratifié par la Côte d’Ivoire en 2016, puis mis en vigueur à partir de janvier 2019.
Cet accord garantit un accès immédiat, total et permanent des produits ivoiriens (hors armes et munitions) au marché européen, sans droits de douane ni quotas, et prévoit un démantèlement progressif et partiel des taxes douanières pour les marchandises européennes sur le marché ivoirien.
(AIP)
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