mardi, décembre 23

Abidjan 23 dec 2025 (AIP)- Le président de l’ONG Internationale hémophilie et autres maladies de la coagulation du sang (IHMS), Moïse Koffi N’Dri, a plaidé le mardi 23 décembre 2025 à Abidjan Cocody, pour une multiplication de centres de prise en charge de cette pathologie, au terme d’un atelier- ­bilan du projet pilote d’identification et de diagnostic de patients hémophiles.

En effet, la Fédération mondiale de l’hémophilie (FMH), en collaboration avec le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, a sélectionné la Côte d’Ivoire et l’Inde, pour mener un projet pilote sur une durée d’un an. Ce projet qui a débuté en mars 2024, avait pour but de sensibiliser et de faire le diagnostic précoce des personnes atteintes d’hémophilie et d’autres troubles de la coagulation.

Il s’agissait aussi d’accompagner et de renforcer les capacités des professionnels de la santé (hématologues, bio-techniciens, psychologues, infirmiers, sages-femmes…), des patients et les associations de patients, pour une prise en charge rapide et correcte.

Les sites-pilotes de la région du Gbèkè (CHU de Bouaké) et d’Abidjan (CHU de Yopougon) sont les seuls qui sont véritablement équipés en matériels et en professionnels de la santé spécialistes de cette pathologie.

« Il fallait créer des pôles sanitaires spécialisés dans les grandes régions du pays, afin de rapprocher les soins des patients des zones rurales, car par exemple, il y a de fortes chances qu’un patient venant de Korhogo en urgence meure en route faute de prise en charge rapide. Notre espoir est l’ouverture rapide de ces sites identifiés, et davantage de prise en charge gratuite des patients », a plaidé M. Koffi.

Pour le représentant du ministre en charge de la Santé, Dr Lazare Kassi Kablan, les activités menées dans les sites pilotes ont donnés des résultats probants. « Il y a une nette amélioration de la prise en charge, car plus de la moitié des patients est sous traitement prophylactique gratuit, tandis que le traitement sous cutané (injection), qui est un traitement innovant y est disponible.

Cependant, beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs mondiaux », a-t-il affirmé, se réjouissant des sites qui ont été identifiés au terme du projet, et qui seront bientôt opérationnels.

L’hémophilie est une maladie hémorragique, héréditaire rare, très mortelle et invalidante qui se caractérise par des saignements prolongés voire sans arrêts, dus à l’absence de facteur coagulation VIII ou facteur de coagulation IX. Touchant en particulier le sexe masculin, cette maladie se distingue par deux types, à savoir, l’hémophilie A (le plus fréquent) et l’hémophilie B. Généralement, le petit garçon est identifié lors de la circoncision, pendant laquelle le saignement est abondant, prolongé, et parfois entraine la mort.

La Fédération mondiale de l’hémophilie estime que près de 70 % des 819 000 personnes vivant avec l’hémophilie dans le monde n’ont toujours pas reçu de diagnostic. En Côte d’Ivoire, la prévalence est de 250 cas, soit 9% en 2023. Les spécialistes sous-estiment ces chiffres parce que dans certaines régions du pays, le taux de prévalence va à 17 voire 20%.

(AIP)

tls/cmas

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