Abidjan, 7 mai 2025 – L’ancien ministre sud-soudanais du Pétrole, Ezekiel Lol Gatkuoth, appelle à relocaliser le Sommet africain de l’énergie sur le sol africain, dénonçant l’absurdité d’un événement consacré à l’avenir énergétique du continent, mais organisé à Londres.
À quelques jours de l’ouverture de la conférence « Africa Energies Summit », prévue du 13 au 15 mai dans la capitale britannique, un appel dans ce sens est soutenu avec vigueur par la Chambre africaine de l’énergie (AEC), qui y voit un enjeu stratégique de représentation, d’investissement et de souveraineté. « Nous ne pouvons pas continuer à parler de l’Afrique en dehors du continent. Il est temps de donner la priorité à l’Afrique », a affirmé Ezekiel Lol Gatkuoth. Pour lui, organiser un tel événement à Londres revient à nier la capacité de l’Afrique à conduire elle-même la conversation sur son avenir énergétique.
Un constat partagé par le président exécutif de l’AEC, NJ Ayuk, qui regrette que « des représentations erronées se répètent, comme lors de l’Africa Oil Week délocalisée à Dubaï ». « L’Afrique n’a pas besoin d’aller à l’étranger pour discuter de ses défis énergétiques. En amenant la conversation en Afrique, nous donnons la priorité à nos intérêts et à nos récits », a-t-il souligné.
Alors que plus de 600 millions d’Africains vivent sans électricité et que le continent ne reçoit que 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, l’urgence d’un plaidoyer africain, fait depuis l’Afrique, s’impose. Selon l’Agence internationale de l’énergie, 25 milliards de dollars par an sont nécessaires d’ici 2030 pour combler le déficit d’accès à l’énergie.
Au-delà du symbole, les retombées économiques sont substantielles. Des événements tels que Africa Energy Week à Cape Town ont démontré l’impact positif sur les entreprises locales, l’hôtellerie, l’emploi et l’écosystème industriel. En misant sur des conférences organisées sur le continent, c’est toute la chaîne de valeur énergétique africaine qui peut être dynamisée.
Les leaders du secteur appellent donc les organisateurs comme Frontier à revoir leur stratégie et à participer pleinement à la construction d’une économie énergétique africaine plus juste, souveraine et ancrée localement.
(AIP)
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