Bangolo, 16 juil 2025 (AIP) – Le décès accidentel de l’artiste Diomandé Mévafin alias Bélier Blanc, survenu en juin à N’Douci, serait lié à une affaire de sorcellerie remontant à 1995 dans le village de Yabligué, selon un témoignage recueilli par l’AIP auprès d’un proche de sa famille.
Selon le témoin répondant au pseudonyme de Kplé Pelai, tout commence en 1995 avec la mort inexpliquée d’un jeune délégué médical en poste à Abidjan. Il se raconte alors qu’il aurait été ”livré” à une confrérie occulte par sa propre mère. Ce décès devient alors un “crédit spirituel” que cette confrérie entend faire rembourser par des sacrifices humains dans les familles de tous ses membres.
Parmi les personnes désignées pour assumer ce remboursement figurait la grand-mère de l’artiste Bélier Blanc, qui, avant de mourir, confie cette lourde charge à sa sœur cadette, la tante de l’artiste. Celle-ci devait initialement offrir son propre frère, un instituteur, en sacrifice. Cependant, elle aurait préféré livrer son neveu Bélier Blanc, qu’elle avait élevé comme son propre fils.
Bélier Blanc est ainsi accepté temporairement comme victime expiatoire par la confrérie, mais cette dernière exige le sacrifice de l’instituteur, jugeant l’artiste “non qualifié” pour un remboursement complet, en raison de son statut jugé insuffisant au regard des règles occultes.
Par ailleurs, une autre branche de la confrérie, impliquée dans la macabre affaire, aurait tenté de rembourser le même crédit en livrant le fils d’un des leurs. Ce dernier, un ingénieur, décède brutalement après avoir signé son premier contrat de travail. Toutefois, le fait qu’il ait été inhumé à Abidjan invalide le sacrifice aux yeux de la confrérie, qui exige des enterrements au village pour confirmer tout remboursement.
Son frère aîné, initialement désigné comme prochaine victime, aurait même quitté son emploi pour retourner au village, se rendant ainsi inéligible au “paiement” selon les critères de la confrérie.
La situation demeure tendue, car la mère de la première victime, le délégué médical sacrifié en guise de dette spirituelle, se montre inflexible, elle qui a également livré un autre membre de sa famille, un policier, dans des circonstances similaires. Toutes tentatives de médiation pendant leurs réunions nocturnes auraient échoué face à son refus catégorique de clore l’affaire.
À ce jour, l’instituteur initialement visé reste en sursis, conscient de la menace qui pèse sur lui.
(AIP)
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